Le 3 mars, Kühne+Nagel International AG présentait en Suisse, les principaux résultats économiques du groupe en 2008. Le 10, K + N France apportait quelques éléments d’information à Paris.
Selon les documents, le groupe parle de chiffre d’affaires (turnover) ou de volumes de facturation (invoiced turnover). Compte tenu de son activité de commissionnaire de transport, le second terme paraît plus adapté. Ce volume de facturation a donc augmenté de 3 % en 2007 et 2008 mais sa croissance aurait été de 9,7 % à parité constante. Le résultat d’exploitation (EBITDA) est quasi inchangé mais il aurait crû de 5,8 % à parité constante. Enfin, le résultat net, part du groupe, augmente de 9,1 % mais aurait fait un bond de 14,4 % si les monnaies étaient restées stables. Le conseil des directeurs propose cependant d’augmenter le dividende de 21 %. Comme ailleurs, la crise a été ressentie par K+N à partir du 4e trimestre.
L’activité maritime est de loin le plus grand contributeur aux résultats (voir tableau). Le groupe a généré un trafic de 2,670 MEVP en hausse de 2 % et se présente comme étant le premier commissionnaire au monde. « Contrairement aux tendances du marché, le groupe a augmenté de façon significative ses volumes en sortie d’Asie vers l’Amérique Nord et Sud et le Moyen-Orient », précise le communiqué. « Par contre, les volumes ont baissé sur les deux routes principales que sont Asie-Europe et Europe-Amérique du Nord, suivant en cela les évolutions du marché. »
Avec 835 000 t transportées en avion, en hausse de 2,1 %, K+N estime appartenir aux quatre premiers commissionnaires de transport mondiaux. La demande internationale a été « fortement affectée » par la crise, décembre ayant enregistré la plus forte baisse. Le groupe a réagi en mettant en place une gestion stricte de ses coûts et en proposant aux clients des « solutions à valeur ajoutée ».
La croissance des volumes de l’activité transport terrestre (route et fer) a été supérieure à celle du marché durant les neuf premiers mois grâce au rachat de deux groupeurs allemands. Mais le dernier trimestre a été mauvais.
Avec la reprise effective au 1er janvier du groupe français Alloin, K + N espère poursuivre le développement de son réseau européen. C’est le rachat d’Alloin, de ses 51 agences en France et de ses 2 500 véhicules en propriété qui ont été au centre de la conférence de presse parisienne.
À en juger par ses résultats, la logistique pour quelques clients prestigieux facilite la communication mais pas nécessairement la croissance des résultats. Selon Airbus, le contrat confié à K + N à l’été 2008 porte uniquement sur la logistique (réception, stockage, distribution, etc.), le transport du « general cargo » a été confié à DHL et « l’oversize » est traité en direct avec les compagnies maritimes.
Le groupe K+N souligne qu’il a modifié son organisation pour mieux s’adapter aux variations des demandes de transport.
4 000 collaborateurs en variable d’ajustement
Interrogé sur les 4 000 à 4 500 réductions de postes annoncées par la maison mère, Patrick Pépin, président de K+N Europe du Sud-Ouest répond qu’il s’agit essentiellement d’intérimaires localisés en Asie et un peu en Allemagne. « Dans nos métiers, les intérimaires constituent une variable d’ajustement ».
Compte tenu des effectifs mondiaux du groupe, cela reste faible, a souligné Xavier Urbain, directeur exécutif de K + N International. Le rapport annuel 2008 indique 59 000 « équivalents temps plein ». Lors de sa conférence de presse à Zurich, la maison mère a ajouté qu’elle allait recruter environ 400 commerciaux (DVZ du 5 mars). L’heure est à la réduction des coûts et à l’acquisition de nouveaux clients, mais Reinhard Lange, Chief Executive Officer, s’est refusé à tout pronostic pour l’année en cours.
