On croyait que l’armement allait concentrer sa nouvelle génération de porte-conteneurs type ULCS (ultra-large container ship) en Méditerranée, en réalité ils seront alignés au fur et à mesure de leur mise en service entre l’Europe du Nord et l’Asie. Tout d’abord dans le cadre du « Silk Service » animé jusqu’ici par une flotte de 10 unités de 9 200 à 9 600 EVP. Deux premiers ULCS s’intègrent dans ce service, et le second de la série, le MSC-Beatrice fera escale à Anvers au MSC Home Terminal entre le 7 et le 10 avril. Pour Anvers ce sera l’occasion d’un nouveau record. Actuellement les plus grands PC à fréquenter le Deurganckdok sont des unités de Cosco de 10 000 EVP. Le Silk Service sera doté d’unités de 14 000 EVP, mais aussi par des unités 11 600 EVP du type MSC-Sola. Les services du pilotage ont donné le feu vert pour la réception de ces unités de 360 m de long, qui transiteront par une des grandes écluses pour gagner le terminal de la darse Delwaide. D’après le schéma de la rotation du Silk Service en Europe du Nord, les navires touchent d’abord Felixstowe, Rotterdam, puis Anvers avant de mettre le cap vers le Moyen-Orient (Jebel Ali), puis le sud-est asiatique et la Chine. Compte tenu de la situation du trafic entre l’Europe et l’Asie, ces ULCS ne se présenteront pas à Anvers avec leur tirant d’eau maximum.
13,10 m de tirant d’eau
Lorsque les dragages dans le fleuve auront été effectués de manière à permettre un tirant d’eau de 13,10 m en toute indépendance des marées, la fenêtre d’accessibilité pour un ULCS calant 14,7 m qui est de 3 heures par marée haute passera à 4 h 30 et pour des unités calant jusqu’à 15,80 m, il s’agira d’une fenêtre de 2 h 10. Des études en laboratoire hydraulique démontrent que des PC jusqu’à 400 m de long pourraient gagner Anvers sous certaines conditions. À la sortie, le problème est tout aussi délicat. En fonction de leur tirant d’eau les ULCS devront quitter le port un certain temps avant la marée haute. Les études tiennent également compte des situations qui se présenteront à certains endroits du fleuve (passe Bath, passe de Valkenisse, entrée du Deurganckdok et devant les terminaux existants sur le fleuve) au cas où des ULCS devront se croiser. Précisons encore que l’arrivée de ces ULCS doit être préalablement annoncée à l’organisme belgo-néerlandais de gestion commune du trafic sur le fleuve. Tout semble indiquer que le port d’Anvers restera dans la course à la grande conteneurisation, mais que le succès dépendra d’une parfaite coordination de l’ensemble du trafic sur le fleuve. En dépit d’une baisse des volumes de trafics, conséquence de la crise économique et financière, MSC devrait générer cette année à son hub anversois un trafic plus ou moins égal à son score de 2007, de l’ordre de 4 MEVP.