Le grand port maritime du Havre vit des heures difficiles. Concernant son premier trafic, le pétrole, la place havraise doit s’attendre à un sérieux coup de frein dans les mois et les années à venir. En effet, le groupe Total, premier client du port via la CIM, a décidé de réduire de 25 % ses capacités de raffinage de pétrole brut dans sa raffinerie de Normandie. Elles passeront, d’ici 2011-2012, de 16 à 12 Mt par an. C’est d’autant moins à importer en France via la voie maritime (34,8 Mt pour le port du Havre en 2008, soit une progression de 5,8 % par rapport à 2007).
En filigrane, cette réduction de capacité signifie aussi moins de trafics de produits raffinés puisque jusqu’à présent, une grande partie des essences produites dans la raffinerie de Normandie était exportée vers les États-Unis. Or, en réduisant la toile de son outil industriel normand, Total veut limiter au maximum la production d’essence, à destination de l’étranger, au profit du gazole dont la France importe chaque année près d’un tiers de ses besoins.
Autre mauvaise nouvelle pour le port, la quasi-mise à l’arrêt du site logistique Gefco, propriété de PSA Peugeot-Citroën. Installée depuis près de six ans sur la zone logistique du Hode, cette plate-forme reçoit des pièces détachées de toute l’Europe, les reconditionne et les expédie vers les usines automobiles du groupe en Amérique du Sud et en Chine. Depuis le début 2009, seule une quarantaine de salariés assure une permanence sur ce site qui, habituellement, emploie près de deux cents personnes.