Le gaz est extrait de dépôts offshore. Sakhalin-II doit liquéfier 9,6 Mt par an, dont 3,2 Mt dès 2009. L’an prochain, le nombre de chargements devrait se monter à 160. Le premier doit partir pour le Japon fin mars. L’usine assurera 7,2 % des besoins du Pays. En 2008, le Japon a importé 69,26 Mt de méthane, dont plus de la moitié de Malaisie, d’Indonésie et d’Australie. Le projet Sakhalin-II atteindra sa pleine capacité en 2010, en vue de répondre à 5 % de la demande mondiale. Cette année, le projet acheminera environ 50 chargements de 145 000 m3 de méthane et 50 chargements de pétrole de 700 000 barils.
En 2006, Gazprom a pris le contrôle de Sakhalin-II à l’issue d’une longue crise, où son partenaire néerlandais Royal Dutch Shell, principal partenaire, a été forcé de réduire sa participation pour dévernir minoritaire. Les autres actionnaires sont les groupes japonais Mitsubishi et Mitsui.
Vers le Japon, la Corée du Sud et les États-Unis
Près de 65 % de la production de Skhalin-II sera acheminée au Japon par huit entreprises japonaises. Le premier méthanier à charger est le Grand-Aniva de 145 000 m3, construit au chantier japonais Mitsubishi Heavy Industries et propriété à 60 % de l’armement japonais NYK et à 40 % du groupe russe Sovcomflot. Il effectuera la liaison jusqu’à Tokyo en deux jours. La Corée du Sud, qui a conclu un accord d’approvisionnements de 1,5 Mt sur vingt ans, est le deuxième client de Sakhalin-II. L’acheminement du gaz entre Sakhaline et la Corée du Sud durera trois jours, contre 15 à partir du Moyen-Orient.
Une petite partie du méthane de Sakahalin-II parviendra à la côte ouest-américaine, via un terminal au Mexique. Elle représentera environ 1 % de la consommation des États-Unis, dont l’essentiel est importé de Trinidad et Tobaggo par la côte Est.
Gazprom, première compagnie mondiale de gaz et fournisseur du quart de la consommation européenne, compte également approvisionner l’Amérique du Nord, notamment à partir de son gigantesque projet offshore Shtokman en mer de Barents. Celui-ci, exploité en partie par le français Total et le norvégien Statoil Hydro, doit commencer à produire en 2013. Gazprom compte également prospecter les dépôts de gaz de Yamal dans la péninsule Arctique avec l’aide des grandes compagnies pétrolières américaines.