Il faudra attendre le 3 avril pour connaître le contenu du projet stratégique du GPMM. Le 26 février, le document de 60 pages a été fourni à chacun des 40 membres du conseil de développement, lors de l’installation de cette nouvelle composante de la gouvernance portuaire.
L’amélioration de ce document, qui fixe les grands axes du développement portuaire à cinq ans et au-delà, sera la première grande tâche de cette instance consultative qui s’est choisi Marc Reverchon comme président. « J’attends du conseil de développement où se retrouvent les intérêts économiques locaux qu’il éclaire l’orientation du port », souhaite Jean Claude Terrier, président du directoire. L’autre président, celui du conseil de surveillance, Patrick Dahra a évoqué le modèle de l’entreprise pour définir la nouvelle instance comme « une assemblée d’actionnaires de l’État ». Marc Reverchon parlait « d’une instance utile et nécessaire » d’où doit « émerger une vision commune du développement, une approche territoriale plus que par filiales de trafic »
Aucun commentaire ne sera porté sur la version 1 de projet stratégique élaboré par la direction du GPMM. « Nous ne voulons pas mettre le débat sur la place publique. Je n’aurai rien à vous dire avant le 3 avril au soir », s’est défendu Jean Claude Terrier avant de plaisanter. « Mais ce soir-là, je ne descendrai pas avec deux plaques de marbre dans les bras devant un buisson ardent ». En attendant cette prochaine étape, c’est bien le contre-feu social allumé par la CGT que les dirigeants portuaires s’emploient à éteindre en vain. Tout en reconnaissant qu’une centaine d’agents étaient concernés par le transfert vers les manutentionnaires pour les marchandises sur les bassins Est, le directeur général a qualifié le mouvement de « double peine infligée aux professionnels ». « Tous les jours je reçois des préavis. Les arrêts de travail interviennent dans l’incertitude et l’impossibilité de voir arriver les choses ». Juge-t-il les actions illégales? « Leur forme contient une forme déloyale. Si elle était limpide et franche sur le plan juridique, je ne manquerais pas de prendre une décision ».
Le retour de Marc Reverchon à la Joliette
À 56 ans, Marc Reverchon ajoute une nouvelle corde à son arc: président du conseil de développement du GPMM. Lui, qui en tant que président de l’UMF Marseille-Fos, exprimait, il y a peu encore sa déception sur les conditions d’application de la réforme, se dit aujourd’hui plutôt satisfait. La mise en place de cette dernière pièce de la gouvernance portuaire sonne la fin de la récréation. « La réforme n’est plus virtuelle. On va pouvoir enfin commencer à travailler ». Travailler, c’est le maître mot de cet XPonts arrivé, il y a 20 ans à Marseille. Au port autonome de Marseille où il fera ses classes portuaires en tant que directeur du développement après un parcours classique dans des Direction départementale de l’équipement. En 1996 et après sept ans passés dans l’établissement public, il saute le pas et la rue pour prendre les commandes opérationnelles de la Compagnie Méridionale de Navigation qu’il dirige toujours. En gagnant le privé, il prend de l’étoffe et le goût de la scène. Depuis 2001, il est le président incontesté de l’UMF. Bien vite, il prend des responsabilités au sein de l’UPE 13 et de la CCI MP où il devient président de la « Mission Logistique & Mer ». Il est également président du Cluster Paca Logistique, Tous ces mandats, il ne les exerce pas en surface. Ses rôles représentatifs se construisent sur une énorme capacité de travail. De retour dans l’établissement public, ses anciens collaborateurs qui l’ont bien connu disent déjà de lui: « Il n’a pas changé. Il est toujours aussi exigeant au niveau des dossiers. »