Les premiers indices de la crise économique mondiale ont touché le manutentionnaire allemand Eurogate. Certes, le trafic global se maintient à la hausse avec un volume de 14,2 MEVP, soit une augmentation de 2,3 % mais avec des points noirs. Le groupe allemand de manutention se targue d’avoir dépassé la barre des 14 MEVP pour la première fois de son histoire, qui remonte à 1999. Passé ce constat, l’analyse plus détaillée montre les premières difficultés. Les baisses de volume sont à mettre principalement à l’actif des ports de Hambourg, d’Italie et du Portugal. Dans le port allemand, le trafic a perdu 7,7 % à 2,7 MEVP. Une tendance qui illustre la baisse des trafics avec l’Asie, le port de Hambourg s’étant fait une spécialité des trafics avec ce continent. Le groupe allemand de manutention note qu’en décembre, les premiers signes de décroissance se sont faits sentir. À Brême et Hambourg, en décembre, le trafic a accusé un repli de respectivement 4,3 % et 9,8 %, alors qu’il s’agit généralement d’une période haute en raison des fêtes de fin d’année. Le terminal de Bremerhaven affiche pour sa part une augmentation de ses trafics avec une augmentation de 12,4 % de ses trafics à 5,5 MEVP. La stratégie de terminaux dédiés à des armements, comme le North Sea Terminal pour Mærsk Line et le MSC Gate pour l’armement suisse, ont permis au port de rattraper les impacts négatifs de Hambourg.
Eurogate, présent en Italie au travers de Contship Italia, enregistre une diminution de ses volumes notamment en raison de la baisse de trafic à Cagliari. Avec 5,7 MEVP les terminaux de Contship Italia enregistrent une diminution de 2,1 %. Si le terminal de Gioia Tauro se maintien avec 3,46 MEVP, celui de Cagliari perd 51 % à 256 564 EVP. Dans les ports de La Spezia, Ravenne et Livourne, les trafics progressent entre 2 % et 17 %. À Lisbonne, le trafic perd 0,9 % à 235 356 EVP.
Ces différentes baisses de volume ont été partiellement amorties par l’ouverture en octobre du terminal de Tanger Med. En trois mois, le port marocain a traité 64 000 EVP.
Dans ce contexte difficile, le manutentionnaire allemand revoit sa stratégie pour les prochains mois. « Nous mettons en place de nouveaux modes de gestion du personnel sur nos terminaux. La réduction des coûts passe par une plus grande flexibilité du temps de travail », nous a précisé un responsable du groupe. Les heures de repos compensatoire sont désormais effectuées lors des périodes d’activité réduite alors qu’auparavant elles pouvaient se faire selon la volonté du salarié. « Une façon de prévoir une réduction de coûts », indique la société.
Les premiers indices d’une décroissance des trafics incite aussi le groupe à retarder les investissements de moindre importance. « Ces projets ne seront pas faits dans l’immédiat. Nous attendons un retournement de situation économique mais ils concernent surtout des travaux qui n’entravent pas la bonne marche de nos terminaux », assure le responsable d’Eurogate.
Bremerhaven, travail à temps partiel possible
Le personnel du port de Bremerhaven verra ses horaires de travail réduits dans les prochains mois.
Ainsi l’opérateur Eurogate a annoncé à 2 500 salariés de ses terminaux à conteneurs et de production de voitures qu’une diminution des heures supplémentaires pourra résorber l’excédent de capacité jusqu’à mai prochain. « Si la situation ne s’améliore pas d’ici là, a déclaré son directeur général Emanuel Schiffer, nous devons nous préparer au travail à temps partiel ». Eurogate ne prévoit pas d’annuler ses projets d’investissements en cours, notamment la construction du nouveau port en eau profonde JadeWeser à Wilhelmshaven et l’extension de son grand terminal à conteneurs à Hambourg.