C’est doublement historique. La SNCM revient au vert et se retrouve « raccord » avec un plan d’entreprise qu’elle traîne depuis cinq ans. Gérard Couturier et Jean-Marie d’Aspe, respectivement président et directeur général, ont informé que la compagnie pilotée par le groupe Veolia
La compagnie Corse-Méditerranée qui prévoit un chiffre d’affaires de 300 M€ (contre 295 M€ en 2007), espère même tirer un léger bénéfice d’un demi-million d’euros. Pour mémoire, elle a essuyé une perte de 27 M€ l’an dernier. D’après ses dirigeants, la SNCM aurait donc restauré sa rentabilité. Mais, elle n’a pas regagné de parts de marché. Avec 1,14 million de passagers transportés dont 852 000 sur la Corse, elle enregistre un petit gain de 1,05 % sur l’Île-de-beauté (contre une moyenne de 4,5 % au départ des trois ports français) et une baisse sur les lignes régulières vers l’Algérie. Suivant la Corsica Ferries qui ne se montre pas avare en chiffres, la SNCM représenterait 22,03 % de la desserte maritime de la Corse (France et Italie).
Une bonne part du redressement financier provient de la cure d’amincissement observée par la compagnie qui s’est traduite par la suppression de 400 postes équivalent temps plein. Aujourd’hui, elle compterait 2 040 salariés. Le régime est pratiquement achevé. Gérard Couturier entend gagner en tonicité: « les efforts de modernisation de la flotte comptent être poursuivis au fur et à mesure que la SNCM retrouvera des muscles ». La fiabilité sociale s’est considérablement améliorée en même temps que le marketing montait en adrénaline. Dernier point, des renouvellements vont avoir lieu dans sa flotte de dix navires. La SNCM s’apprête à recevoir le Pasiphae-Palace. Racheté à Minoan Lines pour 75 M€, ce ferry de 2 200 passagers sera rebaptisé Jean-Nicoli. Il remplacera le Monte-Cinto. Enfin, malgré un contexte de crise, la commande d’un navire neuf destiné à remplacer l’Île-de-Beauté pourrait être lancée en fin d’année. Cela dépendra de la tenue du marché touristique en Corse.
Le groupe Veolia détient 66 % du capital aux côtés de l’État (25 %) et des salariés (9 %).