« Les choses changent et doivent changer vers le mieux », a commencé le nouveau président du directoire du GPMH. Avec l’arrivée de Laurent Castaing à la tête de feu le Port autonome du Havre, au mois d’octobre, le port a changé. « Un nouveau directeur, un nouveau nom et une nouvelle loi », a rappelé Laurent Castaing qui a ensuite secoué la place portuaire. « Nous avons un port magnifique, vaste et nous ne sommes pas bien placés en terme de trafic. » En 2008, le port du Havre a fini sur une note positive avec une progression de 1,4 % à 80,5 Mt. Pour la quatrième fois de son histoire, le port normand franchit la barre des 80 Mt (les trois premières fois cela s’est produit pendant les années soixante-dix et grâce aux trafics pétroliers). L’an passé, les vracs liquides ont largement participé à cette croissance avec une progression de 6,7 % à 49,2 Mt. Les vracs solides apparaissent comme les mauvais élèves de l’année. Avec 4,7 Mt, ils perdent 2,5 % globalement avec une mention particulière pour les autres vracs comme le ciment, la nourriture pour animaux dont les pertes se chiffres à 16 %.
Enfin, les conteneurs affichent un trafic de 2,5 M EVP, en légère hausse. L’année a été marquée par des soubresauts. Le premier trimestre s’est déroulé convenablement. Au second trimestre, la réforme portuaire a fortement impacté les trafics. Sur le quatrième trimestre, le ralentissement économique mondial a encore eu des effets négatifs. Les autres trafics de diverses, le roulier notamment, augmente de 12 % à 1,8 Mt.
« Nous devons regarder les statistiques sur plusieurs années. Nous dépassons pour la quatrième fois de notre histoire la barre des 80 Mt mais cela n’est pas satisfaisant. Il manque 500 000 EVP à l’appel », a indiqué Laurent Castaing. À raison de 10 t par EVP, ce sont 5 Mt qui ne sont pas venues au Havre. Le bilan est donc un peu décevant. Le président du conseil de surveillance est persuadé que les conditions qui ont empêché le port de se relever sont désormais levées. « Nous allons pouvoir reprendre la place que nous méritons. » Et pour ce faire, il se dit prêt à régler tous les problèmes, « mais pas dans des commissions théodule. Dans un cadre précis et sur des sujets précis », a-t-il continué.
Il manque 500 000 EVP
L’année 2009 s’ouvre avec ce changement. La mise en place des organes de gouvernance du port se fait petit à petit. Le Conseil de surveillance pourra se réunir dans les prochains jours. Le Conseil de développement est prévu dans le courant février avec le Comité scientifique et technique de l’estuaire. « Toutes ces étapes seront franchies avant la fin février », a rassuré Laurent Castaing. La saison est donc à la mise en place du projet stratégique. Un plan qui se fera dans plusieurs domaines. D’une part, il sera question des conteneurs, et en la matière « nous devons viser un doublement du trafic. c’est de cela que je veux parler sinon nous serons marginaliser. Je suis prêt à en parler avec ceux qui sont prêts à relever le défi. » L’autre point sur lequel porte ce projet stratégique concerne les trafics énergétiques. Le port a des ambitions sur le gaz et le fait savoir.
Dans le cadre de ce projet, la manutention apparaît comme un sujet épineux. « Nous devons traiter ce sujet mais il ne faut pas parler de la manutention pour la manutention. Il faut appréhender ce sujet dans son ensemble », a souligné Laurent Castaing. Le port est dans une situation plus facile que ses homologues français. Un grand nombre des outillages du Havre sont la propriété d’entreprises privées et ne rentrent donc pas dans les négociations de la réforme portuaire.
Une nouvelle grève serait néfaste
Du côté social, Laurent Castaing a rappelé sa position. « L’ensemble du personnel doit être traité de façon responsable et en leur faveur. Nous avons besoin d’un accord de toutes les parties. » Si le président du directoire demande une approche sociale de cette réforme il souligne aussi les conséquences néfastes d’une grève. « Nous ne pourrons pas supporter un nouveau conflit. Il faudra se serrer les coudes très fort. » Les négociations locales, déjà entreprises sur le projet stratégique ne doivent pas se finir en conflit. Selon les premiers commentaires, les discussions se déroulent dans un climat serein. « Au cours des premières réunions, nous avons pu évoquer des sujets sans avoir un tollé de la part des organisations sociales. J’ai présenté plusieurs hypothèses que les syndicats étudient. Nous sommes dans une véritable phase de négociation », nous a confié Laurent Castaing. Pour Christian Leroux, président de l’Umep, certaines choses ne peuvent être ignorées. « Des minorités empêchent la majorité de travailler, a souligné le président de l’Umep. Le développement du Grand port maritime du Havre passe par une véritable volonté d’entreprendre. » Laurent Castaing adhère à cette idée d’entreprendre pour le port avec l’ensemble de la communauté portuaire.