À la demande du ministère, l’élection d’un président du directoire a été retardée. Sur place, les esprits s’échauffent. Le 8 décembre dernier, le conseil d’administration du Grand Port Maritime de Bordeaux aurait dû se prononcer sur la candidature comme présidence du directoire de Marie-Luce Bousseton. Actuelle Directrice départementale déléguée de l’Equipement de la Gironde, cette candidate avait été pressentie par le gouvernement à la mi-novembre. Un conseil d’administration a dès lors été organisé manu militari pour procéder au vote et enfin doter le port de Bordeaux « d’une tête dirigeante », d’autant plus nécessaire en pleine période d’ouverture des négociations pour le transfert de l’outillage et du personnel de manutention. C’était sans compter sur un coup de théâtre. Vendredi dernier, un fax du ministère de l’Écologie, dont dépend le Secrétariat au transport, a demandé in extremis de retirer le vote de l’ordre du jour du conseil d’administration. Selon le cabinet du ministère de Dominique Bussereau, cette décision a été prise devant l’imminence de la publication d’un arrêté, d’ici sans doute moins de 15 jours, concernant la constitution des Conseils de surveillance (voir encadré). Afin de « respecter le bon ordre des choses » et « par respect également des administrateurs de ce futur conseil de surveillance qui comprendront très bien cette décision », le ministère a donc demandé le report de ce vote qui devrait se faire, dès lors, début janvier 2009. Cette décision, sur la place portuaire bordelaise, n’a pas manqué de provoquer toute une palette de réactions, de la surprise à l’indignation. Les représentants des cadres du port de Bordeaux regrettent « la lenteur dans la mise en œuvre de la gouvernance » alors que « deux dossiers particulièrement importants engagent l’avenir du port, la mise en œuvre locale de l’accord-cadre et le projet de terminal méthanier ». Dans une motion, ils rappelent que le GPM de Bordeaux est « le seul port maritime sans président de directoire ». « Cette vacance, au jour où les lois font obligation aux grands ports maritimes de bâtir leur plan stratégique, est particulièrement alarmante ». Du côté des représentants CGT du personnel, le ton est encore plus ferme avec en toile de fond, la polémique sur le projet d’implantation du terminal méthanier au Verdon. « La vraie raison de ce report est que Dominique Bussereau a voulu éviter d’essuyer un camouflet sentant venir un courant d’opposition. Comment voulez-vous que, des membres du conseil d’administration valident une candidature dont on sait qu’elle a été choisie par le Secrétaire d’État au transport pour appliquer sa feuille de route, à savoir une opposition nette au projet de terminal méthanier? », indique Jean-Yves Sanguinet, secrétaire général CGT au port de Bordeaux. « Ce serait contraire à l’intérêt économique du port et au plan de relance. On ne peut pas torpiller un tel projet. De plus, ce n’est pas aux élus charentais de dicter la politique économique de la Gironde », ajoute-t-il. Les représentants CGT du port de Bordeaux demandent donc aux futurs membres du conseil de surveillance de surseoir à la ratification de la candidature proposée afin de « s’assurer de la volonté de la nouvelle direction de porter ce dossier -terminal méthanier-jusqu’à son terme ». Marie-Luce Bousseton sera-t-elle de nouveau présentée par le ministère début janvier devant le tout nouveau conseil de surveillance? Le suspens bat son plein.
4 Gas doit revoir sa copie
La préfecture de Gironde, suite à l’instruction par la Drire du dossier de demande d’autorisation d’exploiter un terminal méthanier au Verdon, a fait connaître à 4 Gas, début décembre, la « non recevabilité » en l’état de leur dossier, notamment en raison de l’aménagement prévu de bureaux dans la bande des 100 mètres proches du rivage, soit une mesure incompatible avec le Schéma Directeur d’Aménagement et d’Urbanisme (SDAU). Suite à cette décision, 4 Gas a indiqué que cela ne remet pas en cause son projet et que la société s’apprête à répondre à des compléments d’information auprès des services de la préfecture.
Le futur Conseil de surveillance
Le futur Conseil de surveillance, passe de 27 membres à 17 membres, soit 5 représentants de l’État, quatre des Collectivités territoriales (dont un membre du conseil de la CUB et un du conseil municipal de Bordeaux), trois du personnel de l’établissement public et cinq personnalités qualifiées nommées par l’autorité compétente de l’État (dont un élu de la Chambre de commerce).