Journal de la Marine Marchande: Patrick Maillot, quelle est votre activité aujourd’hui, et pourquoi vous associer au lancement de BHT?
Patrick Maillot: BHT associe des acteurs qui apportent tous une compétence et une part d’activité potentielle, avec la volonté de la développer. Le retour du transmanche à Boulogne est évidemment un point-clé de notre dispositif. Je dirige Laforêt Logistique, une entreprise spécialisée dans l’importation de produits forestiers pour la papeterie. Nous travaillons tous les conditionnements et livrons chez nos clients papetiers par tous les modes de transport. Nous avons les mêmes clients que le terminal de Boulogne. Nous étions actifs jusqu’à présent dans tous les modes de transport intérieur via nos bases de Gennevilliers et Corbeil-Essonnes auprès du port fluvial d’Evry, avec 35 000 m2 d’entrepôts disponibles. Boulogne est l’installation maritime qui nous manquait. Nous allons développer cette activité.
JMM: De quelle provenance attendez-vous la marchandise?
P.M.: Nous diversifions les origines, entre Europe du Nord, Amérique du Nord, et, pour la première fois, un courant de trafic du Maroc.
JMM: Le refus de la SNCF de présenter des offres d’acheminement compétitives a précipité la chute de BFT. Comment allez-vous retrouver ces flux?
P.M.: Nous allons travailler en fret retour avec Euro Cargo Rail, qui transporte déjà une partie des eaux minérales du groupe Danone vers la Grande-Bretagne avec le concours d’un prestataire de service boulonnais. Avec deux trains par semaine, voire trois l’an prochain, il existe de réelles possibilités. Nous pensons les mettre à profit pour des clients à grands volumes, comme Clairefontaine dans les Vosges, ou le groupe suédois SCA en Rhône-Alpes. Cette reprise est un pari. Mais les investissements réalisés par la région et la CCI actuellement nous encouragent fortement. Ce port doit rebondir.