La première de ces réunions était organisée par la Fédération des associations pour le port de commerce et de pêche de Nice, présidée par Alex Plusquellec, patron-pécheur. Neuf des quinze associations qui constituent la fédération y étaient représentées (marins, ouvriers du port, commerçants, agents maritimes…). Elle œuvre pour une amélioration du port dans ses infrastructures et déplore que les décisions soient prises unilatéralement, soulignant que la fédération, qui défend les intérêts du port de commerce, n’a jamais été reçue en mairie ou au conseil général dont le point de vue, semble-t-il, est de faire oublier que Nice est un port de commerce. Un budget de 120 M€ est prévu, non pour l’amélioration des installations portuaires (gare maritime, parkings couverts pour les véhicules embarquant ou débarquant de Corse) mais pour transformer le port en carte postale pour promeneurs. Ces projets avaient été présentés il y a plusieurs années par la CCI. Si des parkings souterrains sont construits, ce sera plutôt pour éviter aux promeneurs de voir des voitures garées en surface le long des quais. Il faut rappeler que l’activité portuaire représente environ 3 200 emplois directs et nombre d’emplois indirects. Sacrifier cette activité pour transformer le site en carte postale touristique est une pilule dure à avaler pour les socio-professionnels qui vivent de l’activité du port de commerce. Le quotidien Nice-Matin a bien résumé le problème dans un gros titre « Ils ne veulent pas d’un port Bling-Bling ».
L’opposition municipale a également suscité une réunion, mais il lui était difficile de prendre une position concrète du fait qu’elle est composée aussi bien de socio-professionnels du port que d’opposants à l’activité commerciale. Cependant, le reproche adressé à Christian Estrosi, député-maire de Nice, président du conseil général des Alpes maritimes et président de la communauté d’agglomérations, c’est le manque de concertation, les décisions unilatérales et le grand silence sur l’éventuelle réalisation d’un port dans les environs de l’aéroport dont tout le monde sait que le projet n’est pas viable.
Cette série de réunions s’est achée par une réunion publique en présence de Christian Estrosi, de Dominique Esteve, président de la CCI, et d’Éric Ciotti, premier adjoint. Il a été démontré que les défenseurs de l’activité commerciale du port, n’avaient plus voix au chapitre. La première étape va être la suppression du trafic de ciment (+ 300 000 t par an). Quant au futur et problématique port marchand, les études continuent et, qui sait, tout trafic commercial aura peut-être disparu du port d’ici une quinzaine d’années, pour sa construction.
Nous avions titré « Enterrement discret pour le futur port marchand » dans le JMM du 20 juin 2008. À l’issue de la dernière réunion, c’était l’épitaphe du port qui était prononcée.