La direction du Nord-est de Voies navigables de France va lancer fin 2008 une étude juridique destinée à étudier une future gouvernance commune pour les quatre ports publics sur la Moselle. En effet, les concessions des plateformes de Nancy-Frouard, Metz-Mazerolle, Thionville-Illange et du Nouveau port de Metz (7,6 Mt tous modes confondus en 2007) arriveront simultanément à échéance en 2017.
Avec la loi d’août 2004 sur la décentralisation, les collectivités territoriales peuvent obtenir le transfert de la propriété des ports fluviaux. En Lorraine, la région ne s’est pas portée candidate. Mais pour Jean-Philippe Morétau, responsable de la direction Nord-Est de VNF, au-delà des questions de propriété, c’est celle de la gouvernance qui importe. « Pour les ports publics sur la Moselle, on pourrait imaginer une gouvernance partenariale qui associerait les chambres du commerce et de l’industrie (CCI), les chargeurs, les opérateurs portuaires et maritimes. La privatisation complète n’est pas intéressante, car elle conduirait à faire des plateformes lorraines de simples bases arrières pour les ports de la mer du Nord. C’est pourquoi, il faut une gouvernance public privé. » Cofinancée par VNF et la Région Lorraine, l’étude juridique analysera les avantages et inconvénients de différentes structures: port autonome, groupement d’intérêt économique, société d’économie mixte, société privée avec obligation service public. Actuellement, la CCI de Moselle assure la gestion des ports de Metz-Mazerolle, de Thionville-Illange et du Nouveau Port de Metz. L’exploitation est confiée à deux filiales de la CCI: la société Camifemo pour les deux premiers, la Société du nouveau port de Metz pour le troisième. Gestionnaire du port de Nancy-Frouard, la CCI de Meurthe-et-Moselle a confié l’exploitation à Nancyport (Rhenus, CFNR) et à l’Union des coopératives agricoles. Pour Jean-Marc Thomas, directeur de Nancyport, « la décision de séparer l’activité de gestionnaire de celle d’exploitant était une bonne décision. En revanche, le système serait plus efficace si les gestionnaires usaient de leur situation pour défendre l’intérêt de la concession. Or, ils se sont éloignés de leur rôle de facilitateur et de garant du meilleur niveau des infrastructures. »