Selon les plus récentes données du Bureau de l’observation économique et des statistiques des transports maritimes et fluviaux et des ports, concernant les navires de plus de 100 unités de jauge brute affectés au transport de passagers ou de marchandises au long cours ou au cabotage, la flotte française (comprendre sous registres français; la propriété du capital n’étant ici pas un critère pertinent) comptait 212 navires dont 94 navires inscrits au RIF, sans autre précision sur le port en lourd ou la jauge; 73 au registre métropolitain et 45 navires aux registres des TOM dont 30 en Polynésie française.
Compte tenu des mouvements de navires, ces flottes représentaient près de 5,9 M d’unités de jauge brute (il reste encore quelques catégories de navires dont la jauge est exprimée en tjb) et 7,513 Mtpl, en quasi stagnation par rapport à juillet 2007.
Les statistiques du ministère ne présentant toujours pas le détail des flottes par registre, il faut aller « piocher » l’information dans différents tableaux, sachant que depuis le 1er juillet 2007, légalement, tous les navires de commerce ont été « chassés » du registre des TAAF au profit du RIF.
Sur les 52 transporteurs de brut, de produits raffinés et autres gaz liquéfiés, représentant 4,980 Mtpl, 43 étaient sous RIF soit 4,899 Mtpl. On trouve même deux citerniers « exotiques » car immatriculés au paradis des paquebots français, à savoir Wallis et Futuna. Il s’agit du Nizon, transporteur de brut de 30 600 tpl et du Maohi, transporteurs de raffinés de 29 993 tpl; les deux étant exploités par Socatra.
Les navires « pétroliers » représentent 66 % du port en lourd de la flotte française. Il ne reste plus qu’un pétrolier à simple coque.
La situation des 95 navires de la flotte non pétrolière représentant presque 2,395 Mtpl est plus nuancée et faute d’accès aux tableurs, distinguer le RIF des autres registres, est laborieux. On trouve cependant les 30 navires de charge immatriculés en Polynésie. Une poignée de navires est encore au registre métropolitain (les 5 unités de Maritima; le SeaFrance-Nord-Pas de Calais; le Ville-de-Bordeaux, 2 unités de Socatra, etc.). Bon gré, mal gré, les gros faiseurs ont basculé leurs navires au RIF, Louis Dreyfus Armateurs compris.
À en croire le rapport du député Hervé Mariton sur le PLF 2008 relatif aux transports, le RIF ne semble pas être la grande réussite annoncée par le gouvernement de Jean-Pierre Raffarin. Au 1er janvier 2006, le RIF comptait 92 navires de commerce de plus de 100 unités de jb représentant 4,6 M unités de jb et 6,3 Mtpl. Au 1er août 2007, le RIF comptait 98 navires de commerce, sans autre indication. Il est donc grand temps que soit diffusé le rapport de synthèse prévu par l’article 35 de la loi 2005-412 instaurant le RIF
Par construction aucun des 65 navires à passagers n’est autorisé à être immatriculé au RIF. Seuls les registres métropolitain, et des DOM-TOM leur sont ouverts.
À défaut d’augmenter, la flotte française rajeunit: son âge moyen est ainsi passé de 7,3 ans au 1er janvier à 7 ans au 1er juillet. Par catégorie de navires, les âges moyens varient considérablement tout en restant bien meilleur que les chiffres mondiaux. Ainsi en six mois, l’âge moyen de la flotte pétrolière est-il passé de 7,9 ans à 7,4. Celui de la flotte non-pétrolière est resté à 4,3 ans. Les porte-conteneurs sont également restés stables à 3,6 ans. Les vraquiers ont un peu rajeuni passant de 2,6 à 2,5ans.
Les navires à passagers ont suivi la même tendance, passant de 13 ans à 12,8 ans.
Les navires à venir
Pour la fin d’année ou le début de la suivante, V Ships France Tankers prévoit l’entrée en flotte d’un nouveau transporteur de GPL, le La-Pérousse de 16 600 tpl. Cette compagnie devrait, d’ici à la fin de l’année, faire sortir de sa flotte le New-Wisom de 164 251 tpl.
Maritima attend la livraison pour la fin 2008 du Cap-Méjean, et pour début 2009, du Cap-Pinède. Le Maritima-11 devrait alors sortir de flotte.
Socatra attend pour octobre 2008, la livraison du Tamarin, pétrolier neuf de 45 000 tpl. Immatriculé au RIF, il assurera la liaison La Rénion-Singapour. Louis-Dreyfus Armateurs devrait prendre livraison en septembre du City-of-Hambourg (JMM du 20 juin 2008, p. 8) et début 2009 du City-of-Cadix. Ces rouliers copropriétés de LDA et Höegh Autoliners participeront au transport des différents éléments formant un A380.
Après la mise en exploitation en avril du Tatiana-B, chimiquier de 3 150 tpl destiné au transport en Méditerranée de diester, le discret armement Biomar devait prendre livraisons en juillet de Florence-B, affecté en Atlantique. En octobre, Brittany Ferries doit prendre livraison de l’Armorique en cours de finition en Finlande. Le Pont-L’Abbé, de 28 ans, devrait sortir de flotte. Le Coutances devait être vendu en juillet à des Vénézuéliens.
En Nouvelle-Calédonie, Prestige Marine qui avait prévu l’acquisition en mars 2008 d’un roulier à passagers, le Cikare-Djeu, anciennement Corsaire, d’Aremiti Cruise, « a dû reporter cette acquisition au second semestre » note le Bureau de l’observation. Le sort hostile qui poursuit le Corsaire 6 000 depuis son neuvage semble donc perdurer.
Toujours sur le caillou, le Betico-II se fait attendre. Il devrait être livré fin octobre, début novembre. À en croire le quotidien Les Nouvelles Calédoniennes du 2 septembre, la Province Sud qui contrôle le capital de l’armement Sudiles a de nouveau fait le choix de la haute technologie pour la desserte des Îles Loyauté, alors que l’environnement technologique néo-calédonien semble plus adapté aux navires « rustiques ». Le Betico-I, souvent surnommé le Vomico, note le quotidien, ne quittera pas la Nouvelle-Calédonie avant 2010, défiscalisation oblige.
L’art. 35 stipule qu’un rapport d’évaluation portant sur la mise en œuvre de la présente loi soit établi chaque année par le gouvernement et soumis au Conseil supérieur de la marine marchande et à la Commission nationale de l’emploi maritime. Un rapport de synthèse établi dans les mêmes conditions doit être présenté au Parlement tous les trois ans, et pour la première fois avant le 31 mars 2007.