Avec un total de 47,5 Mt sur les six premiers mois de 2008, Marseille-Fos enregistre un repli de son trafic de 1 % par rapport à 2007. Cette stagnation s’explique principalement par une chute des trafics de marchandises diverses et de vracs solides.
Pénalisé par les mouvements sociaux qui ont marqué l’opposition de la CGT à la réforme portuaire, le trafic des marchandises diverses accuse, en effet, un recul cumulé de 11 % avec 7,73 Mt. Rien qu’en juin, la dégringolade représente 30 % par rapport au même mois de 2007. Principale victime de l’annulation de plus de 60 escales entre le 17 avril et fin juin, le trafic conteneurisé a chuté de 14 % sur l’ensemble des bassins (− 35 % sur les bassins Ouest). Quant au trafic roulier, relativement épargné par les grèves, il s’effrite sous le jeu de la baisse des échanges avec le Maghreb, baisse que l’on retrouve au niveau du trafic passagers.
Si le trafic global de Marseille-Fos ne s’est pas effondré, on le doit au trafic d’hydrocarbures, en progression de 3 % (31,14 Mt) en raison de l’augmentation des importations de brut à destination de l’Europe et de l’Allemagne (+ 11 %) notamment. Si dans ce secteur, il n’y a eu que peu d’escales annulées, beaucoup de navires étaient encore en attente en rade le 26 juin avec une cargaison représentant plus d’1 Mt. Dans le même temps, les échanges de produits raffinés et de GPL ont affiché une croissance cumulée de respectivement 10 % et 6 %. Les vracs liquides se sont encore mieux comportés. Porté par les sorties de soude et dans une mesure moindre mesure les échanges de bio-carburants, leur niveau a crû de 19 % avec 1,98 Mt sur le semestre. Les exportations d’eau potable, qui représentent en cumul à fin juin, 9 % des vracs liquides, sont un facteur relativement significatif de la progression de ce segment. Les vracs alimentaires affichant ainsi une hausse de 347 %. Les vracs solides avouent par contre un recul de 9 % (6,62 Mt) par rapport au semestre de l’année précédente. Il s’explique principalement par le faible dynamisme du segment des vracs sidérurgiques (− 14 %). Le terminal minéralier public affiche par contre une croissance de 5 % portée par deux escales importantes de charbon.
Passagers: recul des lignes régulières
Très peu affecté par les mouvements sociaux, le trafic passagers enregistre, en cumul, une baisse de 5 % avec 676 000 passagers en raison du recul persistant de la ligne régulière avec l’Algérie (− 20 %). De l’aveu même du PAM, le recul de la ligne régulière sur l’Algérie serait lié « à la très forte concurrence de l’aérien, de nouveaux points de passage, et le renforcement des contrôles douaniers ». La tendance confirme la fragilité observée depuis le début de l’année des lignes régulières vers la Corse et le Maghreb. Les croisières qui étaient parties fort en début d’année ont traversé sur juin un recul de 7 %, du fait notamment du détournement de deux navires sur Toulon et de l’annulation d’une escale du leader allemand de la croisière. Sur le semestre, la tendance demeure toutefois positive avec 188 000 passagers et une croissance de 16 %.