Umm Qasr, principal port d’importation du pays, a presque doublé son trafic entre avril et juillet, depuis la neutralisation des milices chiites dans la province pétrolifère de Bassorah.
De source gouvernementale, le port tourne à pleine capacité et les porte-conteneurs doivent se mettre à couple le long des 22 postes à quai. Situé à 480 km au sud de Bagdad et à l’entrée du golfe Persique, Umm Qasr a vu son trafic à l’import passer à 30 000 t par jour en juillet, contre 15 000 t fin mars quand les troupes irakiennes ont pris le contrôle de Bassorah. Il sert de débouché à 80 % des importations irakiennes, à savoir les marchandises diverses et denrées de base comme le blé, le sucre et le riz. Le pétrole brut est exporté via d’autres ports de la région.
« Notre objectif est de rendre le port aussi compétitif que ceux des pays voisins, dont le Koweit », a déclaré Asaad Disher, directeur du terminal à conteneurs d’Umm Qasr. Mais, cela prendra encore du temps et nécessitera de gros investissements, taris depuis l’intervention américano-britanniqiue en 2003. En outre, pendant des mois, des milices armées et des gangs ont contrôlé la ville de Bassorah et Umm Qasr. Le gouvernement irakien a dû limoger les principaux administrateurs et déployer des troupes dans le port pour en assurer la sûreté. Mais, la mauvaise réputation du port et les anciennes cartes, indiquant encore des mines dans ses eaux, ont fait grimper les primes d’assurances jusqu’à 200 % de la valeur des navires, d’après les autorités portuaires, qui regrettent de ne recevoir que des navires âgés et sous normes. Enfin, pour être certifié ISPS par l’OMI, Umm Qasr devra être équipé de caméras de surveillance et de scanners pour les conteneurs.