L’association des armateurs canadiens (AAC) vient de demander au gouvernement fédéral de supprimer la taxe de 25 % sur les achats de navire à l’étranger. Cette mesure ancienne était au départ destinée à protéger les chantiers navals du pays face à la concurrence internationale. Pour les armateurs, cette taxe n’a manifestement plus lieu d’être puisque « les chantiers maritimes canadiens ne peuvent pas construire les nouveaux navires nécessaires de façon rentable et à temps, explique Don Morrission, président de l’association. Le dernier vraquier construit au Canada a été achevé en 1985. » Pour l’AAC, les bateaux sont donc de toute façon achetés à l’étranger et la taxe fait simplement obstacle aux améliorations environnementales et à la compétitivité de l’industrie, retardant le renouvellement de la flotte canadienne qui « prend de l’âge ». En effet, selon Emmanuel Guy, enseignant-chercheur en transport maritime à l’Université du Québec à Chicoutimi, la flotte mondiale aurait une moyenne d’âge de 13 à 14 ans, celle de l’Europe sept à huit ans, contre… plus de 30 ans pour celle du Canada!
À noter: les armateurs proposent néanmoins que la taxe soit maintenue sur l’entretien et les réparations, afin de protéger les chantiers qui révisent les navires et maintenir cette capacité industrielle.