L’Unim fête un centenaire et une réforme

Article réservé aux abonnés

C’est au Cercle des Armées, place Saint-Augustin, à Paris, que l’Unim a tenu son assemblée générale annuelle. Les manutentionnaires ont pu faire le point sur une année bien remplie de nouveautés depuis la dernière réunion du mois de juin 2007.

La réforme portuaire a occupé le plus large temps de cette assemblée. « Cette réforme a démarré dès 2007. Elle a entamé son parcours législatif en 2008 », a rappelé Xavier Galbrun, délégué général de l’Unim. « Elle répond à notre attente. Nous avions, lors de la publication de notre Livre Blanc en 2005, demandé à la refonte des rapports entre le public et le privé. Cette réforme répond à nos attentes. » « Une démarche qui contente les manutentionnaires français, même si nous avons eu des débats en interne démontrant que nous n’étions pas toujours d’accord sur tout », a reconnu le délégué général de l’organisation professionnelle. Le résultat est bien là depuis le 24 juin à 17 h 00 avec l’adoption par l’Assemblée nationale du texte. « Nous avons franchi une étape importante pour notre profession. »

Pour les représentants des manutentionnaires, ce texte répond à trois objectifs majeurs. En premier lieu, il modifie les missions des autorités portuaires pour les ramener uniquement sur leurs seules fonctions régaliennes. Ensuite, la rationalisation de la manutention par le commandement unique entre sur les quais français. « Nous avons un vrai commandement unique », a ajouté Christian Paschetta, président de l’Unim. Enfin, l’Unim souligne la mise en place d’un véritable chantier des discussions sociales. L’accord-cadre, prévu à l’article 9 de la loi, prévoit le transfert du personnel, « avec davantage de bagages », a souligné Xavier Galbrun. Ce chantier conventionnel doit aussi ouvrir sur un nouveau champ « qui sera à définir entre l’Unim, l’Upaccim et les partenaires sociaux ».

Un transfert avec davantage de bagages

La loi votée, le calendrier de cette réforme court toujours. « Nous avons jusqu’au 31 octobre pour mettre en place un accord-cadre qui améliorera les dispositions de la loi », a rappelé le président de l’organisation patronale. Deux jours après le vote de la loi, le 26 juin, le Secrétaire d’État aux transports a rassemblé une nouvelle table ronde. L’objectif de ce rendez-vous a été de dresser un premier bilan des négociations entre partenaires sociaux. Quelques heures auparavant, lors de l’Assemblée générale de l’Unim, le président de l’organisation patronale a rappelé qu’il souhaite que l’application de ce texte soit la plus pertinente possible. « La loi est votée. Elle plaît ou déplaît mais elle existe et maintenant il faut entrer dans une phase de concertation », a souligné Christian Paschetta. Lors de la table ronde du 26 juin au soir, Yves Cousquer a « pu faire part des avancées de la négociation, qui sont nombreuses. Des divergences doivent encore être surmontées mais la négociation se poursuit notamment autour des garanties qui seront apportées aux salariés transférés au travers des conventions tripartites entre le salarié, le port et l’entreprise d’accueil », note un texte du ministère à l’issu de cette réunion. Dans le même document, le ministère a appelé « l’ensemble des partenaires à la responsabilité pour que les ports français retrouvent au plus vite des conditions de fonctionnement normales. »

Les syndicats maintiennent la pression et annoncent des mouvements sociaux dans les ports en refusant les heures supplémentaires, les travaux de nuit et du week-end. Les suites à donner à la table ronde n’ont pas encore été dévoilées. « Nous nous réunissons cette semaine pour analyser les propositions faites lors de cette table ronde », nous a confié un responsable de la FNPD-CGT.

De nouvelles avancées sociales

Lors de cette assemblée générale, les responsables de l’organisation professionnelle ont dressé un bilan de l’action menée pendant l’année même lors des diverses négociations de la réforme. Pour illustrer cette double activité, Xavier Galbrun a emprunté une image au commerce, « même pendant les travaux le magasin est resté ouvert ». En interne, ce sont surtout les questions sociales qui ont fait l’objet de nouvelles avancées. Outre les questions sur les minima des salaires et les gratifications internes, « ces négociations ont porté sur un point essentiel: les CQP (certificats de qualification professionnelle) », a indiqué le délégué général. De leur naissance à leur mise en œuvre, le délégué général est revenu sur ce point. Le chantier a été démarré dès les travaux préliminaires de la réforme de 1992 puis repris en 2004 et inscrit dans le livre Blanc de la manutention, publié par l’Unim en 2005. « Le risque d’arriver à une manutention de complaisance était bien réel. La réponse a été de procéder par une harmonisation par le haut, par la formation », a continué Xavier Galbrun. L’année 2007 a marqué le démarrage des certifications. Dans les ports, 300 CQP ont été validés essentiellement par la formation continue. Le port autonome de Nantes/Saint-Nazaire a ouvert le feu en faisant passer les premiers certificats, a noté le délégué général. Cette tâche n’est pas finie. l’Unim estime le nombre de certification à faire passer à plusieurs milliers. Parallèlement à cette certification, l’Unim a publié un manuel destiné à aider les entreprises dans le passage de ces CQP.

À côté de ces questions de formation, l’Unim s’est félicitée des consultations menées par le précédent commissaire européen aux transports, Jacques Barrot. Elles ont permis aux professionnels de donner leur point de vue sur les questions actuellement en négociation au niveau européen.

Enfin, l’année passée a aussi été marquée, à l’Unim, par la célébration du centenaire de l’organisation. « Nous n’étions pas les seuls à fêter nos cent ans en Europe. Nos homologues rotterdamois et allemands ont fait de même », a souligné Xavier Galbrun. Et, à l’occasion de ce centenaire, l’Unim a voulu montrer le changement d’allure. « Nous voulions aller plus vite, changer de braquet dans l’organisation de la manutention. » Une réussite puisque neuf mois plus tard, la réforme de l’organisation de la manutention portuaire a été adoptée par le Parlement.

Feport: cinq chantiers pour l’Europe

Invité à l’Assemblée générale de l’Unim, Diego Teurlinckx, délégué général de la Feport, regroupant l’ensemble des organisations professionnelles de la manutention portuaire, est venu donner un état des principaux dossiers européens de la manutention. Le premier concerne les concessions. Un projet de directive sur le régime des concessions portuaires est pendant devant la Commission. La Feport souhaiterait que ce chantier soit plus âprement négocié et qu’il soit reporté sur la prochaine version de la Commission. « C’est un projet étouffant pour les ports », a noté le délégué général de la Feport.

Le second projet traite des aides d’État. Un projet de directive prévoit d’appliquer des lignes directrices strictes sur ces aides. « Nous essayons de maintenir la situation actuelle où les terminaux privés ne bénéficient pas d’aides. Elles ne concerneraient que les accès maritimes et terrestres des ports. » Et sur ce sujet, les manutentionnaires constatent que la position de la Commission européenne paraît bizarre. Le troisième point touche le dialogue social. La Feport tente d’établir un dialogue social sectoriel qui inclurait les CQP (voir texte) au niveau européen. Le quatrième dossier européen est relatif au dialogue opérationnel qui doit permettre de résoudre les problèmes d’efficacité des ports. Enfin, dernier volet de ces négociations, les questions environnementales. Elles posent des soucis aux ports et notamment dans le cadre de leur développement. « La directive oiseaux et habitats paralyse le développement de certains ports, a indiqué Diego Teurlinckx. La Commission a publié, à ce propos, des lignes directrices contraignantes pour nos établissements. »

Au final, les responsables européens de la manutention vont avoir un agenda charger.

Manutention

Port

Boutique
Div qui contient le message d'alerte
Se connecter

Identifiez-vous

Champ obligatoire Mot de passe obligatoire
Mot de passe oublié

Vous êtes abonné, mais vous n'avez pas vos identifiants pour le site ?

Contactez le service client abonnements@info6tm.com - 01.40.05.23.15