Les 26 et 27 juin derniers, le Conseil Régional Nord-Pas-de-Calais a voté à la quasi unanimité trois délibérations qui lancent à la fois le processus de constitution d’un seul port du Pas-de-Calais, la restructuration du domaine public portuaire et son extension en vue de réaliser Calais 2015. Le Conseil donne avis favorable à la cession ou à l’apport des concessions des ports de Boulogne-sur-mer et Calais à une société portuaire créée par les CCI concessionnaires. Il sollicite de l’État le transfert d’une parcelle d’environ 200 ha de son domaine public maritime naturel, pour l’extension et le développement du port de Calais. Il décide de saisir la Commission nationale du débat public du projet d’extension et de développement du port de Calais, sur la base du projet Calais 2015 qui lui a été présenté.
Il n’y avait guère de suspense quant à l’issue du vote, mais la quasi absence d’opposition a pu surprendre. Il est vrai que le projet Calais 2015 est censé ne pas peser sur les finances publiques régionales autrement que par la garantie d’un emprunt de longue durée, 40 ans probablement. Le président de la CCI de Calais Jean-Marc Puissesseau a exprimé sa satisfaction devant ce « moment historique nécessaire pour le lancement à temps de Calais 2015, indispensable pour relancer une dynamique ». La commande de deux nouveaux navires de 210 m par PO Ferries montre combien l’urgence de passer à une nouvelle génération de port était nécessaire. Il semble qu’il sera de nouveau indispensable d’investir dans une modification d’au moins un poste transmanche pour accueillir les navires, cela pour seulement quatre à cinq ans d’attente. Le président confirme que la nouvelle société commune d’exploitation entre les CCI de Boulogne et Calais sera constituée rapidement. « Je précise que la constitution d’une société portuaire ne modifie en rien le statut des personnels », s’est-il empressé de préciser.
Restent de délicates questions à régler concernant les concessions. La Région souhaite une seule concession, y compris l’extension nécessaire à Calais 2015, pour une durée de 40 ans. Elle souhaite également que la société interconsulaire en soit le titulaire, quitte à attirer un partenaire investisseur. Ce qui ouvre un chantier d’innovation, et demande la fondation d’un nouveau chapitre de doctrine du domaine public.