Après la fin du débat public, 4Gas disposait de trois mois pour se prononcer sur la poursuite de son projet. Devançant la date du 18 juillet, la société néerlandaise vient de prendre fermement position. « Les études de dangers et d’impact environnemental ayant été complétées, de nombreuses discussions étant en cours avec les acteurs locaux, régionaux et nationaux, 4Gas a pu arriver à la conclusion que le développement de son projet d’implantation d’un terminal méthanier dans le sud-ouest de la France avait un potentiel considérable ». L’aspect économique, au vu des besoins actuels du marché du GNL et des encouragements du gouvernement à créer des structures de réception, est mis en avant. La localisation du site, au cœur d’un Sud-Ouest « ne disposant d’aucun point d’entrée de gaz naturel » et sur un terminal « offrant à la fois les qualités techniques d’accessibilité maritime et d’implantation », a également pesé dans la balance. Plusieurs sites potentiels ont pourtant été étudiés par 4Gas puis rejetés pour diverses raisons: tirant d’eau trop faible à Pauillac, pas de viabilité économique du projet à Dunkerque situé trop près des gazoducs des pays du Nord, manque de terrains et d’infrastructures au Havre, appontement trop lointain à La Rochelle, ports espagnols inadaptés pour desservir le marché français. Se déclarant attentif aux remarques émises durant le débat public, 4Gas précise que des modifications ont été apportées au projet initial. Un effort serait fait sur l’impact visuel en enterrant les cuves sur une profondeur de 20 m maximum et en créant une dune de sable dans la continuité de celle existante. Sur le traitement de l’eau de regazéification, l’utilisation de l’électro-chloration, pour éviter le transport et le stockage d’eau de javel sur le site, est proposée. Un système de rétention supplémentaire serait prévu pour parer aux effets d’une rupture des canalisations cryogéniques. Mais toutes ces « concessions » n’ont adouci en rien la colère de nombreux médocains jugeant ce projet « dangereux en raison de la proximité d’habitations et de Port-Médoc », « polluant et nuisible à la vocation touristique de la pointe du Médoc ». Un rassemblement lancé par le collectif « Une pointe pour tous » est d’ores et déjà programmé pour le samedi 14 juin, augurant d’un bras de fer musclé entre la population et l’investisseur durant les mois d’instruction du dossier par l’État.
Les Ports
Terminal méthanier: 4Gas opte pour le Verdon
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