Ropax: un pas en avant, deux en arrière

Article réservé aux abonnés

Les deux annonces coïncident dans le temps. Même sans avoir l’esprit mal tourné, il est difficile de ne pas les relier. Alors que le syndicat CGT des marins déposait un préavis de grève reconductible à partir du 5 juin à la Société nationale Corse Méditerranée (SNCM) et à la Compagnie méridionale de navigation (CMN) pour s’opposer à la création d’un terminal mixte passagers-marchandises (Ropax) à Marseille, on apprenait que l’armement italien GNV, qui avait emporté l’appel à projets pour ce terminal, se retirait.

Il vient en effet de notifier au PAM son intention de « faire jouer la clause suspensive du contrat de terminal signé le 4 avril 2008 qui prévoyait un droit de retrait à son initiative pendant deux mois à compter de la signature ». Il ne faisait de mystère pour personne que ce contrat qui prévoyait la création et l’exploitation à Marseille d’un terminal Ropax dédié aux nouveaux navires mixtes marchandises-passagers mis en ligne en Méditerranée occidentale par cette société, déplaisait fortement à la SNCM et à la CMN. La direction et le personnel des deux compagnies privées voyaient en effet d’un mauvais œil l’arrivée à proximité d’un potentiel grand concurrent sur le secteur du ropax qu’ils contrôlent à Marseille. Pour expliquer son retrait, Grandi Navi Veloci met en avant « des motifs de gestion de sa flotte et d’équilibre financier de son exploitation. L’augmentation sans précédent du coût des soutes et des difficultés liées à la composition de la flotte ont significativement modifié les hypothèses des business plans approuvés par GNV ». L’argumentation plutôt curieuse intervient moins de deux mois après son engagement. Le retrait prend des allures de retournement.

La direction du PAM qui regrette cette décision, n’y voit pas malice. « Elle a été prise pour des raisons principalement financières qui ne remettent pas en cause les excellentes relations tissées à l’occasion avec l’armement GNV. » Cela suffira-t-il à rassurer les syndicalistes de la SNCM et de la CMN? Maintiendront-ils leurs préavis?

Un pas en avant, deux en arrière. La bataille du développement du Ropax à Marseille ne fait que commencer. Car le PAM n’abandonnera pas. Il veut continuer « à poursuivre et amplifier ses efforts pour attirer sur Marseille de nouveaux armements porteurs de politique de développement sur les marchés du Short Sea Shipping, du RoRo, du Ropax à l’international et du passager traditionnel ». Il a ainsi noué de nouveaux contacts dans le cadre du salon RoRo 2008, tenu à Göteborg (Suède), auquel de nombreux armateurs RoRo et d’autres autorités portuaires participaient.

Les Ports

Port

Boutique
Div qui contient le message d'alerte
Se connecter

Identifiez-vous

Champ obligatoire Mot de passe obligatoire
Mot de passe oublié

Vous êtes abonné, mais vous n'avez pas vos identifiants pour le site ?

Contactez le service client abonnements@info6tm.com - 01.40.05.23.15