Le marché se tasse au Nord

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Le marché roulier en Europe du Nord souffre. Les rapports trimestriels de trois opérateurs présents en mer du Nord et en Baltique l’attestent. DFDS, armement danois opérant dans cette zone, signale une baisse des trafics au premier trimestre. Une situation qui dure maintenant depuis neuf mois puisqu’elle a commencé dès le second semestre 2007. En mer du Nord, cette baisse des volumes est liée, selon DFDS, au déclin de la confiance des consommateurs, aux troubles financiers et aux délocalisations. Les pays de la Baltique souffrent, pour leur part, d’une « surchauffe de l’économie et d’un ralentissement des investissements privés dans les économies de ces pays ». De plus, note le rapport trimestriel de l’armement, la pression augmente avec l’arrivée d’opérateurs feeders conteneurisés qui pratiquent des taux de fret à faible niveau.

Finnlines, armement finlandais, analyse la situation avec un peu plus d’optimisme. Le fret envoyé vers la Finlande est en progression de 5,6 % alors que les exportations perdent 3,1 %. Sur les routes entre le Sud de la Suède et l’Allemagne, les volumes enregistrent une hausse de 3,4 %.

Au global, la conjoncture en Baltique et en mer du Nord montre les premiers signes d’un ralentissement général de l’économie européenne. La force de l’euro face au dollar accentue cette tendance. Ainsi, la Russie tire une grande partie de ses revenus de la vente de pétrole et de gaz dans le monde, des produits qui sont généralement facturés en dollar, ce qui limite le pouvoir d’achat de la Russie dans la zone euro.

Les difficultés économiques du Nord de l’Europe ne se reportent pas encore de façon trop perceptible sur les rapports financiers. DFDS affiche un recul de 2 % de ses volumes transportés pour sa division ro-ro mais avec une hausse de 6 % de son chiffre d’affaires à 926 M DKK (124,1 M€). Les signes de tassement du marché se font jour sur l’Ebitda (marge brut d’exploitation) qui perd 13 % à 183 M DKK (24,5 M€). Plusieurs phénomènes expliquent cette tendance. Les coûts de l’armement ont augmenté par suite de la hausse du prix des soutes, liée elle-même à la hausse du prix du baril de pétrole, ainsi que par les taux d’affrètement de deux navires rouliers et d’un navire Ro-Pax. À l’inverse, une partie de la hausse de ces coûts a été absorbée par la réduction des prix de manutention en Grande-Bretagne et la baisse de la parité de la livre sterling.

Finnlines a mieux réussi à tirer son épingle du jeu. Les volumes transportés affichent tous des hausses avec une augmentation de 9,5 % à 208 000 unités de fret transportés et une progression de 15,5 % à 768 000 t de marchandises. Des résultats encourageants malgré les difficultés que l’armement a subi pendant le premier trimestre. En effet, les syndicats des ouvriers portuaires de Lübeck, principal port d’entrée sur le continent de Finnlines, ont sérieusement perturbé l’activité pour s’opposer à la privatisation du port allemand. Ces événements n’ont pas altéré les chiffres, l’armement affiche une hausse de 20,7 % de son chiffre d’affaires à 160 M€. Le résultat opérationnel progresse plus modestement avec une hausse de 3,7 % à 14 M€.

Dans le même secteur, le groupe grec Attica exploite une ligne entre le port de Zeebrugge et celui de Rosyth, en Écosse. Au cours du premier trimestre, l’armement, qui aligne un seul navire sur ce service, a vu ses résultats fondre. Le Blue-Star-1 a transporté 5 166 unités de fret, soit une diminution de 17 % par rapport à la même période de l’an passé. Les passagers et les voitures particulières ont eux aussi enregistré une diminution sur cette route. Cette baisse de trafic a incité l’armement à se retirer de ce segment. Le groupe Attica se recentre sur ses activités de base qui sont les liaisons entre la Grèce et l’Italie et sur les îles grecques. La dernière liaison de la ligne entre Zeebrugge et Rosyth est prévue pour le 14 septembre.

L’activité de passagers demeure aussi un point difficile pour les armements. DFDS note une baisse du nombre de passagers en Baltique alors qu’en mer du Nord (liaison vers Amsterdam et Bergen), leur nombre progresse. Les raisons en sont, selon l’armement danois, le redéploiement de nouveaux navires par Color Line et la concurrence ardue des compagnies aériennes dite « low cost ». Au final, DFDS a perdu 4 % de son chiffre d’affaires sur ce segment des passagers à 320 M DKK (42,9 M€). Autre point d’explication, la baisse du prix des billets et de la consommation de produits à bord. Le résultat opérationnel continue sa chute dans le rouge pour s’établir à un déficit de 88 M DKK (11,8 M€). Le prix des soutes et l’achat de prestations de maintenance à des tiers justifient cette diminution.

Face à cette situation plutôt morose, un armement se détache avec des chiffres encourageants, Transfennica. Il assure depuis le mois de septembre une liaison entre Zeebrugge et Bilbao et enregistre une bonne progression de ses volumes. L’arrivée récente de nouveaux transporteurs dans sa liste de clients devrait lui permettre d’atteindre le point d’équilibre financier.

Grèce: une niche profitable

Le groupe Attica affiche des résultats plutôt positifs dans les transports entre l’Italie et la Grèce. Opérant principalement sur cette route et entre les îles grecques, le groupe Attica annonce une progression des volumes transportés de 10,4 % à 34 684 unités de fret. Les voitures particulières se stabilisent avec 15 436 unités alors que les passagers font lourdement défaut avec une diminution de 2,4 % à 94 266 personnes.

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