Fin avril, le Conseil des chargeurs européens (ESC) expliquait qu’à sa demande, le consultant Meyrick & Associates avait calculé les surcharges combustibles applicables sur le Transatlantique, couvert par le TACA, et sur l’Extrême-Orient, objet de toutes les attentions de la FEFC. Dans le premier cas, la surcharge de Meyrick est de l’ordre de $185/EVP contre $607 selon le TACA, à date identique. Dans le second cas, la différence est moindre, presque $100 bien sûr en défaveur des chargeurs; la FEFC exigeant $ 456/EVP.
« Nous nous doutions bien que les surcharges combustible qui nous étaient imposées, étaient surévaluées mais pas à ce point », commentait Nicolette van der Jagt, secrétaire général des ESC. « Nous avons besoin de discuter de ces chiffres et de leurs méthodes de calcul avec les transporteurs maritimes. Nous devons lever toute confusion et obtenir une plus grande transparence sur les surcharges.
Les ESC se sont toujours opposés à toute la surcharge qui ne correspond pas à la compensation d’un risque imprévisible et d’un montant significatif. Nous recommandons fortement que le coût du combustible soit inclus dans le taux de fret, le chargeur et le transporteur devant rester libre de se mettre d’accord ou non sur une formule d’indexation en cas de hausses – ou de baisses – imprévisibles. Bien évidemment, nous ne refusons pas l’évidence de la hausse du prix des soutes mais l’étude de Meyrick amène les chargeurs à penser qu’il y a de bonnes raisons d’être très attentifs à l’importance des surcharges qu’ils sont susceptibles d’accepter.
Bientôt octobre
Octobre 2008 marquera la fin effective du système des conférences avec la disparition de la tarification commune des taux de fret et des surcharges, THC comprises. Ndlr
Le principe des surcharges acté
Le discours des chargeurs européens semble reconnaître le bien fondé des surcharges. Pour la surcharge combustible, son évolution est laissée à la liberté des parties donc au rapport de force entre le client et le fournisseur. Mais que pèse le plus gros des chargeurs par rapport au plus important des commissionnaires de transport?
Confiance ou non, l’actuel système n’a visiblement pas empêché le développement des échanges internationaux. Enfin, la décision de Michelin de faire varier à partir du 1er avril ses tarifs applicables aux constructeurs automobiles sur la base « d’un barème indexé sur la variation du cours du pétrole » respecte-t-elle bien le principe d’un strict « cost recovery »?