Les experts sont divisés sur les conséquences de la hausse des commandes de navires fluviaux, passées de 400 unités en 2006 à 600 deux ans plus tard. Henk Visser de l’institut de recherches NEA estime qu’il y aura une offre trop importante de navires pour marchandises sèches et recommande aux armements de conclure des contrats d’affrètement avant d’envisager de nouvelles commandes. Vu les prix élevés des constructions neuves, il apparaît en effet prudent d’assurer l’emploi des navires existants avant d’en commander d’autres. Mais d’après une étude récente du marché du transport fluvial réalisée par la banque ABN-AMRO, l’offre et la demande des marchandises sèches restera équilibrée en raison des hausses structurelles, notamment de chargements de charbon. En conséquence, si un armateur lui demande un prêt pour financer l’achat d’un navire, la banque ne sera pas encline à lui demander une garantie sous forme de contrat d’affrètement. En outre, par suite de l’envoi à la démolition des unités âgées, elle anticipe une hausse des taux de fret pour les petits navires qui deviendront donc plus attractifs. Enfin, ABN-AMRO prévoit une croissance continue du transport de conteneurs.
En revanche, les perspectives des navires-citernes sont plus difficiles à évaluer. Pour Henk Visser, la hausse des commandes n’est que temporaire car les navires simples-coques sont remplacés par des doubles-coques. De son côté, ABN-AMRO considère ce marché comme incertain. L’arrivée des doubles-coques accroît en effet la flotte mais rien n’indique la mise hors service des simples-coques plus anciens. De plus, les trafics des produits pétroliers devrait rester volatils avec peu de possibilité de croissance structurelle.