Les cargos peuvent, par l’utilisation de cerfs-volants de traction, économiser du carburant et réduire la pollution. C’est ce qu’a montré, à bord du Beluga-Skysails lors d’une rotation dans l’Atlantique, le premier examen pratique du système développé à Hambourg par SkySails.
Par vent modéré, le moteur du navire a été soulagé de 20 %, a rapporté le patron de SkySails, Stephan Wrage, le 14 mars à Hambourg, devant les représentants des medias. Ainsi ont pu être économisées 2,5 t de carburant par jour. « Nos attentes vis-à-vis du système ont donc été confirmées de façon impressionnante », s’est réjouit l’inventeur de SkySails, à la conclusion de cette étape d’un développement initié il y a six ans. Il peut maintenant constater que « nous pourrons économiser à l’avenir, selon les routes et les conditions météo entre 10 et 35 % du carburant grâce à l’énergie éolienne. »
Le commandant du navire s’est montré satisfait de ce premier test. « Ce système sert, en tous cas, deux objectifs importants de la politique européenne du transport maritime, a expliqué le responsable adjoint du groupe de travail de politique maritime de l’Union Européenne, Paul F. Nemitz, contacté par téléphone. « Quand un armateur recourt à l’énergie gratuite du vent, cela améliore la compétitivité de la flotte et cela profite à l’environnement ». L’UE encourage l’essai de SkySails par environ 1,2 M€. Le commandant du navire s’est déclaré « impressionné » après le voyage aller au Venezuela et le retour jusqu’en Norvège par les États-Unis. « Nous pouvons encore naviguer effectivement à la voile avec des cargos et ainsi écrire un nouveau chapitre de l’histoire du transport maritime. ».
Des essais étendus
La phase d’essais à bord du Beluga-SkySails doit durer environ douze mois a indiqué Stephan Wrage. Ainsi seront tout d’abord mis au premier plan les adaptations techniques pour la stabilisation de l’exploitation des cerfs-volants de traction. Immédiatement après, le service devra être amélioré, selon Stephan Wrage, cela va aboutir « à produire une pleine capacité courante et à rehausser la prestation du système ».
Déjà lors de son premier voyage, le système fonctionna pendant de nombreux jours, entre quelques minutes et huit heures. L’équipage était conscient que l’essai allait aux limites du possible, dit l’inventeur du SkySails. Un cerf-volant a aussi « crevé », mais il fut cargué et peut probablement être réparé à Wismar. Après l’achèvement de l’essai, le cerf-volant de 160 m2 doit être remplacé par un engin deux fois plus grand qui doit fournir une masse d’énergie deux fois plus élevée. Sur deux plus grands navires neufs d’une capacité de 20 000 t l’engin du Beluga sera porté à 600 m2 de voilure.
Pour un coût d’investissement d’environ 500 000 €, l’armement escompte, sur la base du prix actuel des soutes, une durée d’amortissement de « 3 à 5 ans », a déclaré Verena Frank, la responsable du projet Beluga.
Un grand intérêt
Stephan Wrage parla d’un « très grand intérêt » porté au système. SkySails se trouve en fin de négociations avec une demi-douzaine d’armateurs. Quelques uns de ces clients potentiels sont, d’après les propos de Stephan Wrage, dans l’orbite du groupe Oltmann, de Leer, qui a déjà largement pris part au coût du projet avec beaucoup de fonds. Il a dit aussi avoir reçu des demandes de Suède, de Norvège, et d’Inde.
Un grand marché s’ouvrira, d’après ses indications, surtout quand les engins de 600 m2 auront démontré leur aptitude à un service courant. Alors, selon les estimations, ils devraient fournir tant d’énergie qu’ils pourraient être installés sur des vraquiers de taille handymax d’une capacité de 35 000 à 40 000 t.