Les financiers maritimes de la Deutsche Bank (DB) fondent cette opinion sur l’affaiblissement à attendre des taux d’affrètement et la hausse des coûts.
Les propriétaires de porte-conteneurs peuvent au moins avoir confiance dans un bref avenir, à une condition: le commerce entre la Chine et l’Europe et au sein de l’Asie doit continuer à croître fortement cette année, sans changement. « Alors les chantiers pourront prendre de futures constructions neuves », pense Ralf Bedrakawsky, responsable du financement des navires à la DB.
Forte montée des coûts
Une cause importante de la pression sur les coûts – en plus de l’escalade des prix des soutes et des lubrifiants – est la pénurie des navigants. Dès lors que, selon des études récentes, d’ici 2010 on aurait besoin d’environ 100 000 marins, les rémunérations du personnel devraient s’élever fortement, escompte M. Bedranowsky.
Évolution du tonnage
Pour les affrètements à temps de vraquiers, la récession se dessine nettement, selon l’appréciation des financiers maritimes de la DB Ainsi les contrats de vraquiers capesize se situeraient à 112 000 $/jour, niveau toujours élevé, mais largement inférieur au sommet atteint en novembre 2007. Avec la livraison des constructions neuves, « l’offre de tonnage d’ici 2012 augmenterait bien plus que la croissance attendue de la demande », avertit Ralf Bedranowsky. Les banquiers donnent une image semblable du marché pétrolier. Avec une consommation réduite de pétrole, viendrait dans les prochaines années une croissance massive de la flotte.
Pénurie de crédit sur les navires
Au demeurant, il est devenu de plus en plus difficile de lever de l’argent pour des constructions neuves. Suite à la crise du marché financier, « souvent le besoin de financement des armateurs ne peut plus être complètement couvert » remarque Tjark H. Woydt. Quelques banques auraient même suspendu leur activité de crédit sur des navires.
Un facteur important pour les armateurs serait l’évolution des taux de change entre le dollar, le yen et le renminbi. « Pour notre clientèle armatoriale, l’ajournement des préférences de change en faveur du dollar peut devenir intéressant et important », estime l’expert financier.
L’Asie, un point focal
« Les efforts se concentreront sur les marchés grecs et asiatiques », a déclaré M. Wagner. Jusqu’ici, la plus grande activité est encore réalisée avec les armateurs allemands. Leur part dans les nouvelles affaires atteignait bien 53 % en 2007. Pour les crédits bancaires, ils atteignent 42 %.
Ralf Bedranowsky apprécie 2007 comme « une bonne année pour le transport maritime ». La banque a pu développer fortement de nouvelles affaires avec les armateurs: de 1,64 M€ jusqu’à 2,16 Md€ en 2007. Les revenus ont grimpé de 51 à 56,5 M€. Et comme les armateurs l’ont bien mérité, « il n’y eut également aucun motif de provision pour risque ».