Avis de tempête sur le monde du remorquage au Havre. Depuis plusieurs semaines, les syndicats des marins CGT du Havre, le syndicat des officiers de la marine marchande Ugict-CGT et le syndicat national des cadres navigant CGC tirent la sonnette d’alarme. Ils estiment en effet que la société nouvelle de remorquage au Havre (SNRH) ne respectent toujours pas ses engagements par rapport à l’arrêté préfectoral d’octobre 2007 qui régit l’activité.
Pour marquer les esprits, les remorqueurs de la société concurrente, le groupe Boluda (ex-Abeilles), avaient alors entamé une grève en début de semaine dernière. Vendredi dernier, c’est le port autonome du Havre par l’intermédiaire de son directeur général Jean-Marc Lacave qui enfonçait le clou en prenant la décision de suspendre l’agrément de la SNRH pour une durée de dix jours. Les syndicats avaient aussitôt levé le mouvement de grève. « La société était dans une phase de mise en conformité avec les nouvelles règles. Le 23 avril, elle s’était engagée à mettre en place une organisation du travail conforme aux règles. Le 24, elle l’a appliqué. Or, à la première relève d’équipage, les affaires maritimes ont constaté que les engagements n’étaient pas respectés notamment des temps de repos… », expliquait la semaine dernière le directeur général du PAH. Les affaires maritimes ont notamment relevé que du personnel avait travaillé neuf jours contre sept. « Nous avons donc voulu sanctionner imméditament et nous nous sommes assurés que les remorqueurs du groupe Boluda étaient capables à eux seuls d’assurer le service de sécurité de veille permanente. Il est normal que la SNRH puisse travailler à condition évidemment que la concurrence soit loyale… Cela passe par le respect des conventions collectives, des temps de repos.. »
Pour l’avocat de la SNRH, la décision est totalement arbitraire et « illégale ». Elle ne correspondrait pas à la réalité. « Rien n’a été dissimulé, nous sommes transparents. »
Pour lui, elle ne sert qu’à désamorcer un mouvement de grève. À l’annonce de la suspension d’agrément, la direction de la SNRH a aussitôt saisi le tribunal administratif de Rouen en référé. Lundi, le tribunal a finalement donné raison à la SNRH qui a pu aussitôt reprendre le travail.