Le ministre allemand des transports vient de présenter un vaste projet qui aspire à « poser les jalons du transport de demain ». Élaboré pendant plus de deux ans, ce texte néglige pourtant les routes fluviales. « C’est une claque en plein visage »: la déception de la fédération allemande du transport fluvial est à la hauteur des espoirs qu’elle avait placés dans le « plan d’action gouvernemental pour le transport de marchandises et la logistique ». Ce vaste programme ambitionne de remédier à l’encombrement croissant des routes allemandes « en favorisant des solutions respectueuses de l’environnement », comme le rail ou le transport combiné. Lors des premières orientations présentées en septembre dernier, le ministre des transports avait mis l’accent sur le développement des routes fluviales, présentées alors comme une alternative au transport autoroutier.
Mais dans le rapport final, ces bonnes intentions ont pratiquement disparu. Dévoilé le 14 mars, cet épais document ne consacre que quelques lignes au transport fluvial et se contente d’annoncer « une étude sur le potentiel logistique des voies fluviales dans un contexte de réchauffement climatique ». Un préalable au développement prochain d’« une stratégie destinée à consolider de façon durable le transport fluvial comme moyen de transport écologique ». Rien à voir donc avec les mesures concrètes attendues, comme le relèvement des ponts sur le Rhin pour permettre le passage de barges conteneurisées à plusieurs étages. « Nous sommes profondément déçus », commente Gunther Jaegers, le patron de la fédération allemande du transport fluvial. « Nous avions pourtant participé activement aux tables rondes préparatoires au texte. Mais il faut croire que nous avons perdu notre temps. »