Avec un chiffre d’affaires de 6,4 Md€, en hausse de 7 %, le groupe Bolloré a enregistré une bonne année 2007. Avec des volumes en hausse de 14 %, le transport et la logistique (comprenant la commission de transport et la manutention portuaire) comptent pour 65 % du chiffre d’affaires global, soit 4,13 Md€.
En Afrique, le groupe Bolloré a réalisé une année honorable. Le chiffre d’affaires progresse de 11 % à 1,4 Md€. Le bilan a été marqué par la forte progression des résultats en Côte d’Ivoire avec les bonnes performances réalisées par SETV (Société d’exploitation du Terminal Vridi, sur le port d’Abidjan). Toujours en Côte d’Ivoire, les gains de productivité issus de la fusion entre SDV et Saga et le renforcement du corridor d’Abidjan vers l’intérieur ont participé à cette croissance. Au Sénégal, les résultats sont restés stables. Mais le groupe y a subi un revers lorsqu’il a perdu, au profit de DP World, la concession du terminal à conteneurs de Dakar.
Ailleurs en Afrique de l’Ouest, Bolloré maintient ses positions. Au Nigeria, le terminal à Lagos/Tin Can monte en puissance. Dans les ports du Cameroun, du Congo et du Gabon, les résultats sont à la hausse. En fin d’année, le groupe a remporté la concession du terminal d’Owendo, à Libreville. À Téma, au Ghana, son terminal a ouvert fin avril. Outre la manutention portuaire, le groupe Bolloré a pris un nouveau virage en investissant dans deux terminaux secs à Mombasa et Dar es Salaam. Une stratégie qui lui permet de prendre pied sur l’Afrique de l’Est.
La manutention en Afrique est devenue le terrain de chasse des grands groupes de manutention. Depuis plusieurs années, les Chinois de Hutchison Ports ou des armements comme Mærsk, CMA CGM et Zim y prennent position. Plus récemment, la concession de Dakar à DP World montre que ces ports présentent de l’intérêt pour les opérateurs. D’autre part, le groupe Bolloré est en conflit avec la société Progosa. Sous la direction de Jacques Dupuydauby, cette dernière prend petit à petit des positions dans les ports ouest-africains. Les deux compagnies sont en conflit judiciaire depuis plusieurs années. Refusant de commenter les décisions récentes des tribunaux africains, Vincent Bolloré a seulement précisé que « nous sommes toujours dans une phase de procédure judiciaire avec cette société. Des titres ont été retirés sans que nous ayons eu des compensations financières ».