Le 17 mars, des membres de Greenpeace ont arraisonné le Galina-III dans le port de Caen Ouistreham. C’est la seconde fois en dix jours que l’organisation écologiste organise une telle action dans le port de Caen. Et par son biais, elle a voulu « attirer l’attention des autorités sur ces trop nombreux bateaux qui arrivent chaque semaine à Caen, La Rochelle, Nantes ou Sète, chargés de milliers de m3 de bois issu du pillage des forêts tropicales », a indiqué Grégoire Lejonc, chargé de la campagne forêts à Greenpeace France.
Une action que le port de Caen associé avec la Sogemar, manutentionnaire sur le port du Calvados et Le Commerce du Bois, association représentant les professionnels de la filière ont qualifié de chantage à la négociation. Dans un communiqué commun, ces trois organisations s’inquiètent. « Elles sont contraires aux règles de droit et à leur volonté de dialogue sur un sujet sensible que la gestion durable des forêts tropicales. » Toutes les trois rappellent leur engagement pour un développement durable de la ressource. Le Commerce du Bois souligne qu’il a signé une charte sur l’achat et la vente responsable de bois. Pour les autorités portuaires et le manutentionnaire, les documents du bord attestent de la qualité du bois. Ces affaires d’arraisonnement de navires sont généralement résolus localement. Dans ce dossier Jean-Louis Borloo, ministre de l’Écologie, du Développement et de l’Aménagement durables est intervenu dès le 18 mars. Il a souhaité se pencher sur ces questions d’importation de bois et notamment celles en provenance du Brésil. « Concernant les certificats, le ministre a demandé au service des douanes la plus grande vigilance et le contrôle systématique des certificats et autorisations qui sont présentés pour l’acheminement de ces cargaisons », indique un texte du ministère. Il a ensuite contacté Marina Silva, son homologue brésilien pour évoquer ces questions avec elle. Il a appelé de ses vœux le ralliement du Brésil dans la dynamique européenne Flegt (Forest Law Enforcement on Governance and Trade, loi sur les contraintes de gestion et de commerce des forêts).
Après ces diverses négociations, le Galina-III a été inspecté par les services du port de Caen, puis déchargé. « Au final, explique un responsable du port du Calvados, le navire a déchargé la totalité de sa cargaison. Il a quitté le port le 22 mars. » Greenpeace a malgré tout appelé à surveiller étroitement ces navires chargés de bois. Les prochaines escales sont attendues, à Caen, dans les prochains jours.