Bahia à la traîne

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Par manque de réformes, les ports de l’État de Bahia sont devenus vétustes et saturés. Malgré les investissements prévus, la situation reste délicate. Les trois ports publics – Salvador, Aratu et Ilheus – ont terminé 2007 avec un trafic de 10,5 Mt, contre 8,9 en 2006. Aratu assure 60 % du commerce extérieur des ports bahianais.

La palme du pire port public brésilien revient à Salvador, selon une étude récente du Centre d’études logistiques Coppead-UFRJ. Manque d’équipements, matériel obsolète, temps d’attente excessifs (6 heures en moyenne pour les chargements et les déchargements de camions, et entre 8 et 24 heures pour l’accostage des navires), espaces saturés… Le portrait est peu flatteur. Résultat: « L’année dernière, environ 2,5 Mt de cargaisons bahianaises ont transité par les ports d’autres États du Brésil, comme Suape, Pecém, Rio de Janeiro, Santos et Vitória », observe Paulo Villa, directeur d’Usuport (Association des utilisateurs des terminaux portuaires de Salvador). Ce dernier dénonce aussi les tarifs élevés pratiqués par la Codeba, la compagnie responsable de la gestion des ports publics bahianais, et juge que les capacités de Salvador et Aratu devraient être quintuplées d’ici 2011. C’est pourquoi les mesures annoncées ce mois-ci par la Codeba lui semblent tardives et insuffisantes.

En 2008, plusieurs projets seront lancés. Concernant Salvador et Aratu, l’appel d’offres pour le dragage et l’approfondissement des bassins (15 m au lieu des 12 m actuels), ainsi que la revalorisation des équipements sont prévus. À Salvador, la construction d’une voie express portuaire sera initiée, tandis que la Pointe Nord du port sera agrandie afin d’abriter un terminal de conteneurs. « Ce terminal triplera en 2010 la capacité actuelle du trafic de conteneurs, qui a atteint 230 000 EVP en 2007 », affirme la Codeba. À Aratu, deux terminaux privés sont programmés pour 2011: l’un sera destiné aux produits liquides, l’autre au vrac solide. Enfin, Ilheus accueillera un nouveau complexe portuaire, Porto Sul, dont l’appel d’offres sera ouvert d’ici deux mois. Le projet, qui nécessite un investissement de 1,5 milliard d’euros, couvrira 1 771 ha. Opérationnel fin 2010, Porto Sul assurera le trafic de minerai de fer (les exportations futures sont estimées à 30 Mt), de céréales et de charges conteneurisées.

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