L’économie mondiale s’est caractérisée par deux phénomènes en 2007. D’une part, elle a continué sa croissance, estimée aux environs de 3,6 % avec, en fin d’année, les prémices d’un ralentissement aux États-Unis, au Japon et dans la zone Euro, mais un maintien dans la zone Bric (Brésil, Russie, Inde et Chine). Le second phénomène a été la hausse vertigineuse du prix du pétrole influant lourdement sur les coûts d’exploitation des navires. D’autres éléments ont marqué cette année comme un changement important dans la parité entre le dollar et la Couronne danoise en défaveur de cette dernière.
Année de croissance à tous les étages, tant pour les revenus que les coûts, qui n’a pas empêché Mærsk de réaliser un chiffre d’affaire de 51,2 Md$, en hausse de 17 %. L’Ebitda (Earnings before interest, taxes, depreciation and amortization) suit la tendance avec une hausse de 38,3 % à 11,9 Md$. Le résultat net s’établit à 3,4 Md$, en progression de 25,8 %. Plusieurs facteurs participent à cette performance.
Les résultats des activités liées à la conteneurisation ont progressé l’an passé. Globalement, le chiffre d’affaires de cette division gagne 5,5 % à 26,67 Md$. L’Ebitda, équivalent à la marge brute d’exploitation, a regagné des points pour s’établir à 2,4 Md$, en hausse de 55,9 %. Un retour dans le positif, mais sans pour autant atteindre son niveau de 2005. Mærsk Line a connu une année 2007 sous le signe de la consolidation. Son chiffre d’affaires augmente de 5 % grâce à la croissance de 1 % des volumes transportés à 12,4 MEVP et d’une augmentation globale des taux de fret de 5 %. Mærsk Line note toutefois que 1 % de cette augmentation des taux sont à mettre au profit des surcharges pour soutes. Deux routes ont principalement alimenté cette augmentation de volume; celle d’Asie vers l’Europe qui a progressé de 12 % et celles avec l’Afrique dont le taux de croissance atteint 15 %. À l’inverse, sur le transpacifique, les volumes se sont réduits. Sur ces routes, Mærsk Line a réduit la voilure en raison des difficultés de rentabilité. Au final, l’armement danois a perdu 17 % de son volume. Entre l’Europe et les États-Unis, les volumes sont restés stables. Si les volumes augmentent, plusieurs éléments ont limité la hausse de la rentabilité. D’abord, globalement, le groupe danois observe une augmentation des tarifs des terminaux de 7 % par conteneur de 40’. Ensuite, l’augmentation du prix des soutes, environ 10 % sur l’année, a impacté ces résultats. Enfin, la hausse des coûts du transport intérieur a aussi limité la croissance de la rentabilité.
En 2008, les prévisions ne sont guère optimistes. La croissance sera modeste, selon l’armement danois, notamment sur les liaisons avec les États-Unis. De plus, à regarder les carnets de commandes des chantiers, la flotte mondiale devrait croître de 14 %. « Un chiffre qu’il faut nuancer en raison d’une distance moyenne de transport plus longue; des déséquilibres de flux et de la réduction de vitesse des navires », souligne Mærsk Line. Pour améliorer sa rentabilité, le groupe a lancé un programme sous le nom de StreamLine. Il doit se concentrer sur l’utilisation des capacités des navires, les gains par conteneurs, la simplification de l’organisation et la réduction des coûts. Au final, ce programme prévoit des mesures opérationnelles et une réduction de 2 000 à 3 000 personnes dans le groupe. Cette dernière mesure aura un coût de 250 M$.
L’autre filiale armatoriale du groupe, Safmarine, a vu son résultat progresser de 66 % à 83 M$. Une performance que le groupe attribue à l’augmentation des taux de fret de 4 % alors que les coûts d’exploitation sont demeurés inchangés. De plus, Safmarine a concentré son activité sur des services plus retables. D’une part, l’armement a abandonné les lignes dans l’océan Pacifique et en Australie. D’autre part, il a enregistré une bonne progression des trafics vers l’Afrique notamment grâce à la mise en place de navires conventionnels.
Enfin, APM Terminals, filiale manutention du groupe, a réalisé un chiffre d’affaires en hausse de 22 % à 2,51 Md$ pour un Ebitda en progression de 21,3 % à 404 M$. « Une partie importante de la progression de ces résultats revient aux terminaux asiatiques », note le groupe. Au final, APM Terminals a manutentionné 31,4 MEVP en 2007, en hausse de 13 %. Ces trafics se font à hauteur de 66 % pour les navires du groupe, les 34 % restants le sont pour des armateurs tiers. Et Mærsk cherche aujourd’hui à étendre cette stratégie en nouant des partenariats avec d’autres armements que Mærsk Line. À Port Saïd, en Égypte, APM Terminals gère le terminal avec Cosco. Un premier exemple de cette nouvelle tendance.
Mærsk Logistics: des résultats impactés par SAP
La division logistique, qui se sépare entre Mærsk Logistics (en charge de la chaîne logistique) et Damco (en charge de la commission de transport), a vu son chiffre d’affaires augmenter de 9 % à 3 Md$. Le résultat net diminue en raison des coûts d’intégration de Damco dans le groupe et de la mise en place d’un système informatique SAP.