Les travaux de développement des ports maritimes ont commencé, en vue d’absorber un trafic en forte croissance. Selon l’Administration de la navigation maritime, ce dernier a dépassé 177 Mt en 2007, soit une hausse annuelle de 12,7 %, et devrait atteindre 230-250 Mt en 2010 et 500-550 Mt en 2020.
Un plan de développement de 4 à 5 Md$ (2,73-3,42 Md€) porte sur la construction d’ici à 2015 de ports en eau profonde capables d’accueillir des navires jusqu’à 100 000 tpl. Deux projets sont considérés comme prioritaires: le port international de Van Phong dans la province de Khan Hoà (centre) et celui de Lach Huyên à proximité du port de Hai Phong (nord). En outre, la Compagnie générale de la navigation maritime du Viêt Nam (Vinalines) a commencé en janvier les travaux pour le premier et va démarrer en mai ceux du second, en vue d’accueillir des navires de 400 000 tpl. Elle va aussi moderniser d’autres ports: trois embarcadères à Cai Lân (province de Quang Ninh au nord), 5 appontements à Din Vu (Hai Phong) et 2 espaces pour conteneurs à Ba Ngoi (ex-Cam Ranh, sud). Une étude de faisabilité est en cours concernant un port près de Da Nang (centre). En coopération avec la société américaine SSA Holding International Vietnam, Vinalines va aussi construire deux aires de conteneurs à Ca Mép-Thi Vai (province de Ba Ria-Vung Tau, sud). Le groupe CMA CGM vient d’entrer dans le consortium en charge de ces terminaux. D’autres ports seront spécialisés dans le charbon et les minerais pour alimenter centrales électriques, raffineries et aciéries. Le plan de développement sera alimenté à plus de 80 % par des fonds locaux et étrangers d’aide publique au développement. Déjà, environ 1,5 Md$ (1,02 Md€) seront investis dans 17 projets. Parmi eux, la Compagnie du port à conteneurs de Saigon (SPCT) est une coentreprise entre DP World et la Compagnie de développement industriel Tân Thuân (Viêt Nam). L’agrandissement des ports maritimes de Bà Ria-Vung Tàu sera réalisé par une coentreprise entre la société d’exploitation des ports d’Hô Chi Minh-Ville, le groupe danois Mærsk A/S et PSA (Singapour).
D’après l’Administration de la navigation maritime, le Viêt Nam compte 305 appontements dans 160 ports le long de sa côte. Peu d’entre eux peuvent accueillir des navires de plus de 50 000 tpl. Seuls ceux de Tân Cang, Chùa Ve, Cai Làn et Tiên Sa sont équipés pour la manutention des conteneurs. De plus, les coûts de manutention sont plus élevés que dans les autres pays d’Asie du Sud-Est.
Faciliter l’accès maritime au delta du Mékong
Le creusement d’un canal dans le delta du Mékong, à partir de cette année, doit permettre de désengorger les ports d’Hô Chi Minh-Ville, qui devraient traiter 100 Mt de fret en 2010.
Actuellement, 75 % du trafic du delta y est acheminé par camions. Le canal, d’une largeur de 85-100 m et d’une profondeur de 6,5-9,5 m, reliera celui de Quam Chanh Bô à la mer et sera situé entre les rivières Tiên et Hâu. En outre, la rivière Soài Rap sera draguée pour accueillir des navires de 10 000 tpl. En outre, les deux premiers postes à quais du terminal Saigon Premier Container Terminal entreront en service cette année. Ce terminal, qui comptera quatre postes, s’étendra sur 40 ha avec une longueur de quai de 950 m. Situé sur la rive ouest de la Soài Rap, il pourra traiter 1,5 MEVP par an. DP World (Dubaï) et l’entreprise publique vietnamienne Tan Thuan Industrial Promotion Co y ont investi 25 M$ (171,07 M€).
Aujourd’hui, le delta du Mékong ne peut recevoir que des navires de 3 000-5 000 tpl et nécessite un dragage tous les deux mois. Son trafic se monte à environ 20 Mt par an et n’est guère rentable. En effet, le transport et l’entreposage d’un seul conteneur au départ du delta ainsi que son transit par un des ports d’Hô Chi Minh-Ville reviennent à 200 $ (136,85 €), selon le Courrier du Viêt Nam.
L.S.
