La décision a été prise par son conseil de surveillance le 17 mars. « Toutes les options sont à l’étude, y compris une vente directe, une fusion, un désinvestissement ou une entité unique », selon un communiqué de TUI. Plusieurs actionnaires, dont l’armement norvégien John Fredriksen, veulent en effet séparer le tourisme du transport maritime en vue d’en maximaliser les dividendes. Cette décision constitue un changement radical de la stratégie de maintien de Hapag-Lloyd au sein de TUI, qu’avait préconisée son directeur général Michael Frenzel.
Lors d’une conférence de presse le 18 mars, ce dernier a confirmé pour la première fois des discussions de TUI avec le groupe Neptune Orient Line de Singapour, sans autres précisions. « Il n’est pas possible d’exploiter longtemps une entreprise contre l’avis des actionnaires et du marché, a-t-il indiqué, dans l’intérêt de nos actionnaires, nous choisirons la version qui crée la valeur maximum ».
Michael Frenzel espère que la séparation d’avec Hapag-Lloyd sera effective d’ici à la fin de l’année. Le produit financier sera utilisé pour réduire les dettes de TUI et développer les activités touristiques. Interrogé sur son montant, il a précisé que la valeur de Hapag-Lloyd est estimée à 3,5 Md€ dans les comptes de TUI et qu’une « surcharge substantielle stratégique » pourrait être ajoutée en cas de vente.
Michael Frenzel s’est déclaré ouvert à toutes discussions avec un groupe d’investisseurs, qui se constituerait à Hambourg en vue de faire une offre de rachat de Hapag-Lloyd. La banque allemande M.M.Warburg a en déjà établi un dans ce but. Selon son porte-parole Martin Wehrle, la banque veut discuter, avec la direction de TUI et ses actionnaires, des moyens de conserver à Hapag-Lloyd une existence indépendante à Hambourg. Ce consortium, dont la composition n’a pas été révélée, pourrait accueillir d’autres actionnaires. Martin Wehrle n’a fait aucun commentaire sur la participation éventuelle de Klaus-Michael Kuehne, principal actionnaire du groupe logistique Kuehne & Nagel AG. Or, celui-ci s’est déclaré préoccupé par la limitation de la concurrence en cas de reprise de Hapag-Lloyd et soucieux du maintien de l’armement entre des mains allemandes.
De son côté, le Land de Hambourg encouragerait des offres allemandes pour la reprise de Hapag-Lloyd. Il redoute en effet des suppressions d’emplois si le repreneur de l’armement décide de transférer son siège hors de Hambourg. Ce pourrait être le cas s’il s’agit d’un groupe étranger.