À Rotterdam, l’hinterland étranger absorbe et fournit plus de la moitié du trafic total. Il est desservi à 45 % par barge, 27 % par route, presque 20 % par pipeline et 8 % par rail. Rotterdam traite plus de marchandises de et vers l’Allemagne que tous les ports allemands réunis.
Le transport fluvial se fait surtout par le Rhin qui relie Rotterdam à l’Allemagne, la France et la Suisse. Le canal Main/Danube permet à une barge d’atteindre l’Autriche, la Hongrie, la Bulgarie et la Roumanie. La voie d’eau assure de plus en plus le transport de conteneurs, jusqu’à 2, 5 MEVP en 2006. Des services quotidiens relient le port à une cinquantaine de terminaux intérieurs à conteneurs. Le trafic sur le Rhin se monte à 1 MEVP, dont 500 000 EVP vers les Pays-Bas (port de Rotterdam compris) et 500 000 EVP par les services de navettes sur Anvers.
Par la route, il faut moins de moins de 24 heures à un camion pour atteindre n’importe quelle destination en Allemagne, en Belgique, en France, au Danemark, en Autriche, en Italie du Nord, en République tchèque ou en Slovaquie. S’il prend le ferry à Rotterdam, moins de 24 heures lui suffisent pour arriver n’importe où dans l’ouest de la Grande-Bretagne et le sud de la Suède. En comptant un jour de plus, il rejoint l’Irlande ou la Norvège. Il lui faut un à deux jours pour parvenir partout en Italie, Grèce ou Bulgarie. En outre, il peut charger de nuit dans la plupart des terminaux portuaires de Rotterdam.
Le transport ferroviaire de fret se fait à partir des centres d’Eemhaven, de Maasvlakte et de la péninsule d’ECT. Par ailleurs, il existe des « niches » à Bertschi, Europoort (ferry), au Pernis Combi Terminal et dans divers terminaux dédiés aux voitures, charbons, minerais, fer et aciers, produits forestiers, vracs agroalimentaires, autres métaux et produits chimiques. De surcroît, DB Logistics exploite deux centres dans le Botlek pour le transbordement de produits pétrochimiques. Chacun peut charger trois trains par jour, soit une capacité annuelle totale de 2 Mt. Quelque 300 trains blocs et navettes partent de Rotterdam chaque semaine.
Le transport maritime sur courtes distances constitue un mode alternatif pour l’acheminement des conteneurs. Il est assuré par 22 000 navires sur les 33 000 relâchant chaque année au port de Rotterdam, lui-même relié à environ 200 ports européens par des services feeders, dont une vingtaine assurent au moins un départ par jour. Sont ainsi desservis la Grande-Bretagne, l’Irlande, le Portugal, le nord de l’Espagne, la Norvège, l’Islande, la Suède, la Finlande et la Russie.
Des oléoducs d’un mètre de diamètre écoulent le pétrole brut à partir des terminaux maritimes de Maasvlakte et d’Europoort. Le pétrole, déchargé de navires pouvant contenir jusqu’à 300 000 tpl, est destiné aux raffineries de la région de Rotterdam ainsi qu’à celles d’Allemagne et de Belgique. S’y ajoutent une vingtaine de produits dérivés comme le naphta, le kérosène, l’éthylène et les gaz de pétrole liquéfiés. Quelque 45 Mt de vracs liquides sont pompés chaque année.
Pour les conteneurs d’ici à 2035, l’Autorité portuaire souhaite réaliser l’intermodalité suivante:
• voie d’eau, 45 % et 8,2 MEVP contre 39 % et 1,6 MEVP en 2006;
• rail, 20 % et 3,6 MEVP (13 % et 500 000 EVP);
• route, 35 % et 6,4 MEVP (48 % et 1,9 MEVP).
Ces trafics seront obtenus grâce notamment à Massavlakte 2, dont la première phase doit entrer en service en 2014.