La société girondine, spécialisée dans le transport routier de conteneurs, accuse le coup. Le 5 mars dernier, le tribunal de commerce de Bordeaux a ordonné sa mise en liquidation judiciaire. Manutran’s dispose cependant encore d’un mois pour trouver un éventuel repreneur et de l’autorisation de poursuivre son activité durant trois mois. Employant 180 salariés dans ses agences de Bruges (siège de la société), de Fos-sur-Mer et du Havre, Manutran’s réalise la majorité de son activité sur les ports de Bordeaux et du Havre. Sur le terminal du Verdon, elle assure le transport de 10 à 15 conteneurs par jour pour le compte de grandes compagnies maritimes et des entreprises girondines phares telles que Ford et Michelin. Travaillant avec le transitaire Hillebrand, elle achemine également, par camion, des vins et spiritueux, du cognac vers Le Havre, auquel s’ajoute le transport de marchandises diverses telles que vêtements ou jouets.
Créée en 1981, cette société, qui avait le monopole du transport de conteneurs en Gironde, a dû faire face, ces dernières années, à l’arrivée sur ses terres de nouveaux concurrents. D’autres facteurs ont creusé ses pertes financières et précipité son dépôt de bilan. « On a subi l’augmentation du prix du gasoil et les taux de surcharge de gasoil imposés par les compagnies maritimes », indique le directeur d’exploitation de Manutran’s, Cédric Omont. « En parallèle, les flux de transport à l’export ont baissé et l’un de nos plus importants clients en Gironde, Ford, ne cesse de réduire son activité. Alors qu’on faisait autrefois pour eux 20 à 30 conteneurs par jour, on atteint juste, aujourd’hui, les cinq conteneurs quotidiens. Enfin, l’externalisation de certains services et une restructuration en interne se sont traduites par des coûts importants pour notre société. »
Les espoirs de reprise, pour l’heure, sont faibles, même si le directeur d’exploitation de Manutran’s assure que des contacts sont en cours avec d’éventuels repreneurs. « En attendant, notre activité est assurée pendant les trois mois à venir, nos clients nous étant restés fidèles », précise Cédric Omont.
