Petit à petit, la Compagnie maritime Chambon fait son nid. Elle vient de baptiser une nouvelle unité de sa flotte de remorqueurs. Immatriculé à Marseille, le Chambon-Noroît se positionnera à Dieppe pour du remorquage hauturier. La compagnie marseillaise qui baptise de noms de vent ses bateaux, est positionnée dans les ports secondaires de l’Hexagone: Calais où se trouve le jumeau du Noroît, le Suroît-Boulogne, Dieppe, Cherbourg, Bayonne, Sète… Sa base en Nouvelle-Calédonie (remorquage et société portuaire) offre également une solide position. Aujourd’hui, à la tête d’une flotte de 18 unités, toutes arborant le drapeau français, et armées par 120 marins, Chambon a réalisé l’an passé un chiffre d’affaires de 14 M€.
Armateur marseillais de père en fils depuis 1873, Guy Chambon revient au-devant de la scène. Dans les années quatre-vingt-dix, il avait piloté Jacques de Chateauvieux et le groupe Bourbon dans sa prise de contrôle de la compagnie maritime historique. En 2003, alors que le pavillon rouge de Bourbon flotte sur le siège de Saint-Victor, Guy Chambon crée la Compagnie maritime Chambon et reprend le pavillon familial (une ancre sur fond blanc encadré de bleu et de rouge).
Avec son fils Bertil, 5e génération de la famille, il veut élargir son activité hors des ports secondaires même s’il vise Port-Vendres et Port-la-Nouvelle. Il cherche à être plus présent sur le remorquage longue distance ou l’assistance à navires en difficulté. Niche originale, il veut aborder la maintenance des parcs éoliens en mer. « Nous finalisons une étude de marché et de faisabilité. Nous avons déjà demandé à un cabinet d’architecte, le Bordelais Marine Assistance, de plancher sur la question », confie-t-il. D’ici deux ans, des supply vessels adaptés à ce marché spécifique pourraient, si l’étude conclue positivement, prendre la mer.
Le Noroît en bref
Construit aux chantiers Izemar (Turquie), le Chambon-Noroît, grâce à ses deux moteurs totalisant 5 000 CV, avoue une capacité de 65 t de traction. Coût de la puissante unité dessinée par l’architecte naval canadien Robert Allan: entre 6,5 et 7 M€.