Les nouvelles mesures sur la taxe au tonnage se répercutent sur les riches armateurs grecs installés à Londres. Environ 120 riches familles d’armateurs grecs ne paient que des impôts dérisoires sur les bénéfices réalisés dans le monde par leurs flottes, exploitées par des agences londoniennes. Communément appelés « Grecs de Londres », ces armateurs résident depuis des décennies en Grande-Bretagne sans y être officiellement domiciliés pour des raisons fiscales.
À partir d’avril, chaque non-domicilié (« non-dom »), qui réside depuis sept ans en Grande-Bretagne, devra payer une taxe annuelle d’habitation de 30 000 £ (environ 40 000 €), pour être exempté de l’impôt sur le revenu, ainsi que la taxe sur les bénéfices d’actifs britanniques placés dans des holdings offshore.
Cette mesure fiscale a suscité de vives réactions dans divers secteurs économiques britanniques, dont le Baltic Exchange, la Chambre de l’armement et les associations de compagnies d’assurances, qui y voient une menace pour le positionnement de Londres comme centre financier international.
Selon eux, il pourrait s’ensuivre un exode des « Grecs de Londres », qui apportent chaque année une contribution de 5 Md£ (environ 6,6 Md€) à l’économie du pays. Ces « Grecs de Londres » pourraient donc rentrer à Athènes ou même aller à New York. En effet en janvier, l’organisme maritime américain Nymar a publié dans le quotidien britannique Lloyd’s List une lettre ouverte les invitant « à bras ouverts » à s’installer à New York.
Quelque 200 000 « non-doms » vivent à Londres, dont de nombreux entrepreneurs indiens, souvent travaillant dans la sidérurgie ou le transport maritime. De son côté, le ministre britannique du Commerce et de l’Investissement, Lord Dibby Jones, se trouve en désaccord avec le gouvernement. Il n’est guère favorable à cette mesure, dont on lui parle à chacun de ses voyages en Inde.
