À partir du 1er mars, Höegh disposera de sept personnes pour assurer la consignation de ses transporteurs de voitures; quatre seront affectées au suivi opérationnel. Dans le même immeuble installé à l’entrée du terminal havrais, seront donc regroupées la consignation, la manutention (SMR détenue à parité entre Terminaux de Normandie et Höegh) et Autotrans, la filiale logistique. De quoi faciliter la préparation et le bon déroulement des huit à neuf escales mensuelles actuelles. Elles devraient augmenter d’un ou deux navires à partir d’avril prochain. En effet, le retour du printemps marque l’arrivée au Havre du Koelos, ce crossover 4×4 dessiné par Renault, développé par Nissan et construit en Corée par Renault Samsung Motors à Busan. En année pleine et si le marché répond aux attentes, environ 20 000 Koelos doivent transiter par Le Havre. Ces véhicules seront transportés par NMCC (Nissan Motor Car Carriers dont Mitsui OSL Lines détient 40 % des droits de vote) associé à Höegh qui est son agent général pour l’Europe. Pour alimenter l’Europe centrale, les Koelos seront déchargés à Koper, en Slovénie.
Actuellement, Höegh charge et décharge au Havre bon an mal an environ 100 000 voitures standards (10 à 12 m2 chacune): 80 000 vers les DOM-TOM, l’Afrique du Sud, le Moyen et Extrême-Orient et l’Australie et 20 000 à l’import, estime Thierry Collard, d.g. de Höegh Autoliners France. Le marché est relativement stable et assez modeste par rapport au 1,9 à 2 millions transportés par la compagnie, chaque année.
L’arrivée dans la flotte Höegh des 12 transporteurs de voitures Mærsk (plus six en construction) à la suite d’un échange actifs contre actions, va sensiblement amélioré la situation, estime Thierry Collard car depuis plusieurs mois, la sous-capacité était notoire un peu partout dans le monde. La jumboïsation des 12 transporteurs Höegh va dans le même sens, en augmentant de 1 000 à 1 300 véhicules la capacité de chaque navire. Avec des demandes mondiales de transport maritime qui devraient être croissantes et un peu de capacité supplémentaire, l’avenir à cinq ans se présente plutôt favorablement.
Höegh Autoliners revient au pays
Le 13 février, la compagnie norvégienne a annoncé qu’elle relocalisait en Norvège son entité « propriétaire de navires » qui va donc quitter les Bermudes. En conséquence, à la fin du mouvement de retour, 43 transporteurs de voitures seront sous registre international norvégien (NIS); 22 navires y sont déjà immatriculés. Vers 2012, la flotte NIS de Höegh sera d’au moins 61 transporteurs de voitures. Aucune indication sur le nombre d’emploi créée n’est disponible. « Nous avons décidé de revenir en Norvège, car le nouveau système d’imposition adopté à la fin de l’année passée est compétitif et nous fournit une base encore plus favorable pour développer nos activités mondiales », explique Thor Jørgen Guttormsen, p.-d.g. de Höegh Autoliners. Le communiqué souligne également que ce nouveau régime est similaire à ceux que l’on trouve au sein de l’Union européenne. Faut-il comprendre que Höegh, comme ses homologues, fait régulièrement le tour de l’Europe afin de vérifier si par hasard, si l’herbe n’était pas plus verte ailleurs? Toujours est-il que les fonctions de directions commerciale et technique n’ont pas quitté Oslo et y emploient 268 salariés. 320 autres sont répartis dans le monde.
Mais tout n’est pas rose en Norvège, car le gouvernement a proposé de clore l’ancien régime d’imposition. Et en exigeant des règlements rétroactifs de l’impôt sur le revenu jusqu’en 1996, le gouvernement fait peser sur les armateurs une véritable épée de Damoclès. Ces derniers ont porté le dossier devant la justice. Pour Höegh, la facture pourrait s’élever à environ 240 M$. « Il est paradoxal que les compagnies installées à l’étranger soient mieux traitées que celles qui sont restées en Norvège avec le système fiscal mis en place en 1996 », poursuit le p.d-g. « Nous aussi serons affectés car nous avons maintenu notre présence en Norvège. Cependant, notre évaluation du nouveau régime fiscal est indépendante de la façon dont l’ancien sera soldé », conclut-il.
M.N.
12 millions de voitures en mer en 2006
Selon les estimations de Mitsui OSK Lines, il s’est transporté par mer en 2006, environ 11,90 millions de véhicules montés dont 5,60 en sortie du Japon, 2,6 en sortie de Corée et 3,7 depuis le « reste du monde ». Entre 1996 et 2006, le nombre de voitures montées et transportées par mer a presque doublé, passant de 6,0 à 11,9 millions. Le Japon n’a pas suivi le rythme, passant de 3,0 millions à 5,6. Par contre, la Corée l’a dépassé, avec 2,6 millions contre 1,20. Le « reste du monde » est dans le tempo avec 3,70 contre 1,80.
Toujours selon Mitsui OSK Lines, 2e transporteur mondial de véhicules montés en nombre de navires derrière NYK, sur les 5,967 millions de voitures montées ou non chargées au Japon, 2,474 avaient pour destination l’Amérique du Nord, un record historique depuis 1992. En effet, sur cette période, les exportations japonaises n’ont dépassé les 2 millions que trois fois. En 2006, les exportations japonaises vers l’Europe étaient de 1,306 million, assez loin du record de 1992 qui était de 1,608 million.
M.N.