Ce n’est pas un secret: depuis quelques années, la compagnie accuse une baisse régulière de passagers. Une situation qui ne laisse pas la compagnie indifférente. « Nous voulons reconquérir des parts de marché », martèle-t-on au siège de l’armement à Roscoff. De fines études ont ainsi été réalisées pour mieux comprendre le phénomène. « Elles ont abouti à un message fort clair de la part de la clientèle: revoir les tarifs à la baisse… mais sans toucher à la qualité de nos prestations! » Preuve en passant que les standards Brittany Ferries d’accueil, de confort et de restauration sont toujours aussi prisés.
Ayant bien compris le message, la direction a mis en place une réduction globale et drastique de ses coûts de fonctionnement. Elle a remis à plat sa politique d’achat, réduit la vitesse de ses navires pour diminuer la facture des soutes, caréné ses navires dans des chantiers moins chers, etc. Et les résultats ne se sont pas faits attendre. « La diminution du coût de la traversée nous a fait regagner des clients, preuve que le marché est toujours là », se réjouit la direction. Un constat que devrait d’ailleurs confirmer les chiffres dévoilés en mars prochain.
Continuant sur sa lancée, la direction s’attaque actuellement à un autre volet de cette remise à plat qui met le personnel naviguant à contribution. Un peu parasitée par le récent licenciement d’un élu syndical CFDT (notre précédente édition), la tâche est plus délicate puisqu’il s’agit de demander aux navigants de revoir leur temps de travail. « Aujourd’hui, le personnel naviguant totalise en moyenne 158 jours de navigation par an. Nous lui demandons de passer à 165 jours, soit sept jours de plus », développe Raphaël Doutrebente, directeur des ressources humaines de l’armement. Un effort demandé qui n’est pas une première à la BAI mais qui se double d’un rééquilibrage sur l’année. « Tout en garantissant trois semaines de vacances entre le 1er juin et le 30 septembre, nous souhaitons également que le personnel en CDI soit majoritairement présent en saison haute. » Ce qui n’était pas le cas jusqu’à présent et qui contraignait la compagnie à embaucher des CDD en pleine saison pour les permanents en congés. « C’est comme si les personnels des stations de ski prenaient leurs vacances en hiver! », commente un cadre de la direction qui refuse cependant de passer en force. « Nous ne voulons rien imposer. Tout est encore au stade des négociations en vue d’obtenir une signature dont nous avons juridiquement besoin. »
