Depuis 2004, le site sidérurgique à chaud d’ArcelorMittal à Dunkerque investit au rythme de 140 M€ par an environ. À l’amont, les trois hauts fourneaux auront tous bénéficié d’une grande réfection (de 100 à 200 M€ l’unité) à fin 2009. L’aciérie bénéficie actuellement d’un programme nommé « aciérie du futur », qui doit porter sa capacité fin 2009 à 7,5 Mt d’acier liquide. Elle vient ainsi de prendre livraison de sa seconde coulée continue reconstruite, un investissement de près de 90 M€. Outre l’accroissement de capacité, qui en fait le site majeur des produits plats en Europe du nord-ouest, ces investissements sont synonymes de baisse des coûts, de plus grande fiabilité et de capacité à livrer les nuances les plus difficiles du premier client du groupe, l’automobile.
Le programme a été décidé avant la fusion avec Mittal. Dunkerque devait alors livrer non seulement son aval « Atlantique », c’est-à-dire les quatre usines à froid de Mardyck (59), Montataire (60), Desvres (62) et La Praye (Belgique), mais aussi le laminoir à chaud de Florange (57) après arrêt des hauts fourneaux de Lorraine, et la phase froide de Liège, après extinction des outils à chaud. Lakshmi Mittal, devant le dynamisme du marché mondial, a reporté ces extinctions. Mieux, il rallume le haut-fourneau de Liège déjà éteint. Le magnat londonien a besoin de toutes ses installations pour contrer les importations chinoises, et atteindre un objectif mondial de 132 Mt livrées par son groupe en 2008. Selon Henri-Pierre Orsoni, directeur de site, si ces décisions ont pu inquiéter à Dunkerque, « ce n’est plus le cas aujourd’hui, car il y a toujours un train (de laminoirs) pour acheter nos brames (le produit en sortie d’aciérie) ».
Pour le port de Dunkerque, cela garantit dans le moyen terme 15 Mt d’importations de minerais et charbons, plus de 1,5 Mt de mouvements maritimes et fluviaux de brames et coïls. Probablement davantage. Car d’une part, selon Christian Dessiaume, directeur d’Arcelor-Mittal Atlantique downstream (l’aval, les quatre sites cités plus haut), « nous travaillons à transférer sur navires un maximum de fret actuellement chargés sur route
Les camions chargés de bobines pour la Grande-Bretagne peuvent emprunter les navettes d’Eurotunnel ou les ferries. L’idée est de les reporter sur caboteurs.