En 2007, le trafic du port de Caen a frôlé les 4 Mt. Avec une progression de 0,71 % à 3,94 Mt, le port se rapproche de son record de 1990. Cette année-là, il avait atteint 4,03 Mt. Le trafic comprend 3,21 Mt pour le fret en transmanche et 729 045 t pour le fret du port amont.
Le fret, traité dans le port amont, a perdu 13,15 %. Les céréales, premier trafic en volume, accusent un repli de 26,8 % à 269 861 t. Une tendance qui s’explique par la médiocrité de la dernière campagne. La houille, le sel et les aliments pour bétails suivent la même courbe. Du côté des hausses, les bois exotiques continuent leur progression: + 19,01 % à 111 291 t. « Un trafic stratégique pour notre port », explique Gérard Delaunay, vice-président de la CCI de Caen en charge du port. « Ce trafic créé une valeur ajoutée importante pour nos installations. » Les bois exotiques proviennent pour une grande part du Brésil. « Il y a six ans, les trafics de bois exotiques d’Afrique ont baissé. Nous avons alors prospecté vers le Brésil. Aujourd’hui ce trafic depuis le Brésil augmente », continue Gérard Delaunay. Le port de Caen entre pour 15 % du marché français de ce type de bois. Quant aux bois du nord, ils augmentent, mais dans une moindre mesure en raison du besoin, pour ces types de bois, de disposer d’infrastructures de transformation dans un rayon limité. « Ce tassement des bois du nord devrait cesser. Des opérateurs portuaires investissent dans des chaînes de production. Nous devrions retrouver un rythme de croissance plus élevé. »
L’activité transmanche entre toujours pour une grande part dans les trafics caennais avec 3,21 Mt, en hausse de 4,5 % avec une bonne progression du fret. Le nombre de camions s’élève à 125 733 unités (+ 5,31 %). À l’inverse, le nombre de passagers perd 7,45 % avec 997 843 voyageurs et les voitures 6,06 % à 240 311 unités. L’explication, selon la direction portuaire, vient de la stratégie de Brittany Ferries à développer le fret. Les passagers, pour leur part, souffrent de la concurrence des compagnies d’aviation low-cost et de la parité entre la £ et l’€. Enfin, la direction du port invoque, du bout des lèvres, la concurrence havraise.
Et pour 2008, le port aspire à dépasser son record de 1990. « En 1993, lorsque la SNM a fermé ses portes nous avons vu nos trafics baisser. Nous avons su rebondir et revenir dans la course. Aujourd’hui nous devons nous diversifier. Notre trafic est fortement lié à un armement et un courant, le transmanche », explique Gérard Delaunay. Pour ce faire, de nombreux investissements sont en cours. La CCI, concessionnaire, prévoit l’allongement du quai de Blainville sur 200 ml. Situé le long du canal, ce quai souffre par moments de saturation. Les études sont en cours. De plus, une zone d’évitage sera créée cette année. Et cette année encore, l’accent va être mis sur la logistique portuaire. Après avoir pris livraison du premier hangar, la CCI envisage de construire deux autres outils identiques – 3 150 m2 pour une capacité de 20 000 m3 – d’un coût unitaire de 1 M€. Les travaux de terrassement ont d’ores et déjà été réalisés lors de la construction du premier hangar. Le port prévoit une livraison pour le mois d’octobre ou de novembre.
Toujours pour rester dans ce domaine des hangars, le port de Caen a racheté à Renault Trucks une partie des terrains dont le constructeur disposait dans l’enceinte portuaire. Désormais, les sous traitants de Renault Trucks sortent de son emprise foncière, ce qui leur permet de réaliser des opérations pour des entreprises tiers. Ces terrains comprennent notamment deux bâtiments qu’il a fallu rénover. En 2007, le port a procédé à la rénovation du premier, le K6. Les deux premières cellules ont été livrées l’an passé. En 2008, les deux dernières parties de ce bâtiment seront rénovées et le bâtiment adjacent (le K7) sera rénové. En reprenant les hangars des terrains de Renault Trucks, le port a dû refaire la voirie de desserte pour desservir les installations situées le plus en amont. Enfin, le port a inscrit sur ses tablettes le relèvement des clôtures du terminal transmanche. Moins touché par le problème des clandestins que son homologue de Cherbourg, Caen s’est vu demander de renforcer son dispositif contre les clandestins par la préfecture.