Pour la seconde campagne consécutive, Senalia affiche une baisse de ses volumes traités dans le port de Rouen. Avec 4,85 Mt, ils perdent 2,1 %. La campagne précédente (de juillet 2005 à juin 2006) s’était déjà soldée par un résultat en diminution de 12 %. Au total, sur les deux dernières campagnes, Senalia enregistre une diminution de 13,8 % de son trafic.
Ainsi, Senalia souffre, mais résiste. « Le groupe poursuit sa restructuration et ses diversifications », a rappelé le président Jean-Jacques Vorimore. Une stratégie qui prend plusieurs formes. En premier lieu, Senalia a commencé par mieux jouer la spécialisation des ports. « Il est évident que lorsque Rouen manque de volume, Le Havre ne peut espérer pérenniser une activité export de céréales », a continué le président qui plaide en faveur d’une spécialisation des ports. Conséquence directe de ce constat, le silo havrais a été définitivement fermé. En parallèle, le groupe a diversifié son activité en signant un accord de partenariat avec le groupe Terreos pour la manutention des blés et des drèches de l’usine d’éthanol de Lillebonne.
Autre corde à son arc, le groupe traite des trafics de sucre. La réforme de ce secteur, mise en application depuis le début de l’année 2007, a des répercussions de taille sur l’activité de Senalia. Avec 167 000 t, le manutentionnaire rouennais affiche une baisse de 50 % de son volume. Ces changements ne font pas perdre sa place de premier port français d’export de sucre à Rouen. « Nous nous adaptons en diversifiant nos modes d’expédition. Il faudra plusieurs années à ce secteur pour retrouver un nouvel équilibre », a continué Jean-Jacques Vorimore.
La diversification touche aussi l’activité des fèves de cacao. Senalia apporte de nouvelles prestations à son partenaire, Barry Callebaud avec notamment le tri des marchandises, pour permettre « la production en usine de produits haut de gamme. »
Au cours de la campagne passée, Senalia a consolidé sa position vers les pays tiers et notamment l’Afrique. L’Algérie, le Sénégal et la Côte d’Ivoire ont emporté la plus large des exportations vers les pays tiers. L’Asie ne représente qu’environ 200 000 t. L’Inde et l’Arabie saoudite ont été les principales destinations de ce continent. Au sein de l’Union européenne, les expéditions des céréales, quelque 500 000 t, ont surtout été destinées à l’Espagne, l’Italie et Chypre.
Claude Garnier, directeur opérationnel, est revenu sur les acheminements terrestres des produits traités dans les installations de Senalia. La route emporte la majorité des entrées avec un trafic de 2,23 Mt, en relative progression par rapport à la campagne précédente. Le fluvial avec 349 000 t et le chemin de fer avec 254 000 t se stabilisent. Selon le directeur opérationnel du groupe, la route a bénéficié lors de cette campagne des difficultés des autres modes de transport.
Après ce bilan, les dirigeants du groupe ont dressé un rapport d’étape de l’actuelle campagne. Jean-Jacques Vorimore a lancé le débat en soulignant que « depuis le mois d’août, le marché français est déconnecté du marché mondial ». Et d’ajouter que cette position d’attente est « dangereuse pour notre performance à l’exportation ». Avec 1,029 Mt de juillet à décembre, Senalia voit ses trafics progresser. Ce chiffre ne doit pas cacher la perte de 140 000 t sur les exportations de blé compensée par les exportations d’orge fourragère et de brasserie. L’activité trituration demeure celle qui se porte le mieux. Les graines de colza augmentent alors que les huiles et le Diester sont stables. Le cacao, avec un trafic de 25 517 t sur les six premiers mois de la campagne, régresse légèrement. Enfin, l’activité sucrière se dissout. « Nous subissons les effets de la réforme du sucre en Europe. » Un constat qui fait plonger ce secteur à 121 483 t. Un niveau faible.
