Céréales: combien de planètes pour nourrir la Terre

Pierre Leroy, directeur de Globeco, organisme de recherche, est venu disserter sur les relations entre production de céréales et consommation. Pour situer son sujet, Pierre Leroy a cité Jacques Chirac lors d’un colloque à Johannesbourg en septembre 2002, qui déclarait: « Si l’humanité entière se comportait comme les pays du nord, il faudrait deux planètes supplémentaires pour faire face aux besoins. » Pierre Leroy a alimenté le débat en citant des experts de divers horizons pour qui ce besoin de nouvelles planètes serait bien supérieur. Pour répondre à la question de quels besoins pour la population en 2050, Pierre Leroy prend en compte trois facteurs: l’évolution de la démographie, la pyramide des âges et la sous-nutrition. Devant le manque d’études publiées sur ce sujet, Pierre Leroy prend comme base de réflexion, un document publié en 1995 par la FAO (Food and alimentation organisation des Nations Unies). Partant que la population en 2050 sera d’environ 9 milliards d’habitants, il faudra multiplier par deux la production réalisée en 1995. Première conclusion, encourageante pour les actionnaires de Senalia, « il ne faut pas décourager la production agricole », indique Pierre Leroy. Face à ces besoins, comment devra évoluer l’offre? Quelques perspectives crédibles constituent des éléments de réponse. D’abord, l’augmentation de la production agricole mondiale de ces dernières années répond en partie aux futurs besoins. Les surfaces agricoles progressent de 25 % sur les dernières années. Ensuite, sur les dernières décennies, les rendements augmentent régulièrement et les réserves de progression existent selon le directeur de Globeco. Quant à l’eau, élément essentiel pour la production agricole, Pierre Leroy cite les experts de la FAO qui refusent de s’alarmer. Enfin, l’utilisation des céréales à des fins d’alimentation animale doit être limitée. Selon le directeur de Globeco, la part de cette utilisation doit être limitée à 20 %. « Aller plus loin ce serait aller à l’encontre de critiques. Il existe de la marge, mais il ne faut pas exagérer », a fini Pierre Leroy. Au final, si les prévisions d’augmentation de la population se confirment, les besoins en céréales se feront pressants. L’or vert a encore de beaux jours.