Les principaux ports espagnols affichent de très belles performances en matière de trafic roulier. La plus forte progression correspond au port de Pasajes avec une hausse de 27,9 % pendant les dix premiers mois de 2007 à 0,5 Mt. On trouve ensuite Vigo (+ 25,3 % à 1,13 Mt). Barcelone, le leader espagnol du trafic roulier, enregistre un accroissement de 10,5 % (8,73 Mt). Valence fait mieux (+ 15,9 %) et frôle les 4 Mt. Les ports andalous, plutôt discrets jusqu’ici, semblent se réveiller: Algésiras +14,5 % (3,62 Mt), Malaga + 15,1 % (0,4 Mt) et Séville + 15,5 % (0,2 Mt).
Ces bons résultats s’expliquent d’abord par la croissance de l’industrie automobile espagnole. Si les immatriculations de voitures particulières (VP) sont en baisse (− 1,9 % en janvier-novembre 2007), les exportations, qui représentent 83 % de la production, sont en hausse (+ 8,2 % sur 10 mois 2007 à 2,04 millions de véhicules). Or 63 % des véhicules exportés depuis l’Espagne transitent par les ports.
Mais la hausse s’explique également par la hausse du trafic de camions et de remorques. L’année 2007 a vu un renforcement du trafic sur les lignes entre l’Espagne et l’Italie qui a bénéficié à Barcelone et à Valence. À Algésiras, la progression du commerce entre le Maroc et l’Union européenne explique le doublement du nombre de camions embarqués ou débarqués au cours des dix dernières années, de 95 551 en 1997 à 193 083 en 2006.
Les opérateurs du secteur tablent sur une poursuite de la croissance du trafic et viennent d’annoncer de nouveaux investissements. À Barcelone, Acciona Trasmediterranea a engagé en 2007 l’extension de son terminal de camions et de remorques, avec comme objectif de dépasser 5 Mt de trafic contre 2,8 Mt estimées en 2007. La superficie de la concession devrait passer de 8 à 15 ha, la longueur de quai de 627 à 1 077 m et le nombre de postes d’accostage de 2 à 5. L’investissement est évalué à 50 M€ et l’entrée en service est prévue pour 2009.
Le port de Valence a également des ambitions dans le roulier. L’appel d’offres lancé pour la construction d’un nouveau terminal n’a reçu qu’une seule réponse, celle de la société Valencia Terminal Europa (VTE), filiale de manutention du groupe Grimaldi, déjà présente à Valence avec un trafic estimé de 500 000 VP en 2007. Elle prévoit la création du premier silo du port. L’objectif porte sur un trafic de 175 000 VP et 35 000 camions et remorques la première année, pour atteindre respectivement 300 000 et 58 000 au bout de vingt ans. L’investissement prévu est de 16 M€.
Sur la façade atlantique, le principal projet concerne Vigo, les installations actuelles du terminal de Bouzas (315 000 m2) étant saturées. PSA Peugeot Citroën souhaite développer son trafic et presse, depuis plusieurs mois, l’autorité portuaire d’agir. Et indépendamment du résultat de l’appel d’offres en cours des autoroutes de la mer France-Espagne, le port est appelé à devenir une plate-forme commerciale vers le reste de l’Europe. Compte tenu du manque de place, l’autorité portuaire souhaite implanter des silos.
Les autorités portuaires espagnoles sont très intéressées par le développement du trafic roulier jugé « rémunérateur » et « à forte valeur ajoutée ». Craignant un ralentissement du trafic portuaire espagnol dans son ensemble, elles cherchent à développer des trafics de niches et placent de gros espoirs, peut-être exagérés, sur le développement du TMCD.