L’année 2007 a consacré un nouveau record pour le Port autonome de Dunkerque (PAD) avec un trafic de 57,11 Mt (+ 1 %). « Une progression modeste, mais un sixième record consécutif », a souligné Jean-Claude Terrier, directeur général du PAD. Le bilan de l’année passée laisse cependant place à des disparités. Du côté des points positifs, le PAD consacre la réduction de sa dépendance aux grands vracs. En 1997, les grands vracs solides et liquides représentaient 80 % du trafic total. Leur proportion est tombée à 66 % en 2007. En parallèle, la part des marchandises diverses a été multipliée par 3,5.
En 2007, les trafics rouliers ont continué leur route en progressant de 11 % à 12,3 Mt. 560 000 camions (+ 8 %) et 560 000 voitures particulières (+ 31 %) sont passés par Dunkerque et, au total, 2 millions de passagers et chauffeurs.
Les trafics conteneurisés sont, pour leur part, plus mitigés. À 197 000 EVP, le port accuse un repli de 4 %. Une diminution que la direction générale du port attribue principalement aux conséquences du cyclone Dean aux Antilles. Premier port pour la réception des bananes antillaises, Dunkerque en a subi les dommages collatéraux. Un phénomène partiellement absorbé grâce au développement de nouvelles lignes. Ainsi, Eucon a ouvert un service sur Dublin. De plus, en mai, MSC est revenu sur le port septentrional et en décembre, CMA CGM a renforcé ses services avec l’ouverture d’un service sur le Maroc (Agadir et Casablanca). Mais d’un autre côté, Mærsk Line a annoncé qu’elle supprimerait les escales de Dunkerque sur ses deux services touchant le port: l’un dessert l’Afrique de l’Ouest l’autre l’Asie. Ils doivent cesser dans le courant du premier trimestre. Un départ qui pourrait être compensé par le renforcement des services de MSC. Preuve en est, le 8 janvier, l’armement de Genève a ouvert une agence locale avec 11 personnes.
Avec le départ programmé de Mærsk Line et le renforcement des activités de MSC sur ce port, se pose la question de la structure du capital du gestionnaire de ce terminal. Actuellement, NFTI OU, opérateur du terminal est détenu par APM Terminals à hauteur de 71 %, CMA CGM pour 20 % et le PAD pour 9 %. Le président de NFTI OU, Jakob Sibelius, a déclaré ne pas avoir été approché par MSC. Quant à la direction du PAD, elle reste ouverte à toute ouverture: « Nous ne serons pas un élément bloquant », a indiqué Jean-Claude Terrier.
Forte d’un programme d’investissements de 54,7 M€, la direction du port envisage plusieurs travaux. D’une part, la réfection de surfaces existantes et la réfection de terre-pleins. Ensuite, les travaux du Barreau de Saint Georges continuent. Un investissement de 30 M€ qui doit permettre de désengorger la desserte ferroviaire ouest du port. L’avenir s’annonce sous de bons auspices. Le débat public pour la construction du terminal méthanier d’EDF s’est terminé en décembre. « L’enjeu de ce terminal est fondamental pour le port puisqu’il doit créer 150 emplois dans la région et générer entre 6 et 7 M€ de recettes pour notre port ».
Sur le court terme, la direction du port est tout aussi enthousiaste. Le port dispose d’atouts importants dans l’approvisionnement en charbon des centrales thermiques du sud de l’Allemagne, mais aussi sur des trafics de ferrailles ou de laitiers de hauts fourneaux. Enfin, le port dispose aussi de projets de transport de voitures neuves à l’export. Au total, il table sur un trafic de 58 Mt en 2008.
