Ce car-ferry a été acheté en urgence auprès de Superfast Ferries (groupe Attica) en août 2006 par Veolia Transport pour permettre à la SNCM de faire face seule au cahier des charges à la DSP Corse (la CMN avait alors fait partiellement alliance avec la Corsica Ferries lors d’un premier appel d’offres annulé). Après transformation pour l’adapter au marché transmanche, il devrait être mis en service pour cet été entre Calais et Douvres où il devrait remplacer le Renoir et le Manet qui sortent de la flotte de la compagnie filiale du groupe SNCF.
En juin dernier, on disait le Jean-Nicoli déjà vendu. Posi-tionné jusqu’à la fin 2006 entre Rosyth et Zeebruge (Écosse-Belgique), le ferry a passé un temps à faire des moules à la Seyne-sur-Mer. D’où il a été tiré deux fois pour jouer les remplaçants au pied levé entre Marseille et Alger. La première fois en juillet dernier pour pallier une avarie sur l’Île-de-Beauté (SNCM), la seconde en affrètement de la CNAN Maghreb Line dont le Lato, un car-ferry âgé de plus de 30 ans en panne de moteur lors des retours de vacances d’été.
L’ex-Jean-Nicoli en chiffres
Livré en 2001 à Superfast Ferries, ce ferry mesure 204 m de long pour 25 de large. Sa capacité garage est de 1 900 ml soit 660 voitures ou 110 ensembles routiers. Livrable à SeaFrance en avril prochain, il subira environ deux mois de travaux dans un chantier qui n’est pas encore désigné.
Il est notamment question de réduire le nombre de cabines pour augmenter d’environ 500 m2 la surface des espaces publics afin d’accueillir correctement environ 1 200 passagers. Les portes avant et arrière doivent être remplacées par des boucliers afin de réduire le temps de mise à quai. La puissance des propulseurs d’étrave doit être augmentée. D’une vitesse de service de 28,6 nœuds, l’ex-Superfast 10 sera exploité à 21 nœuds dans la majorité des cas avec des « pointes » à 24 nœuds pour quelques rotations de « calage ». Deux de ses quatre moteurs seront donc suffisants.
Le remplaçant du Renoir et du Manet doit entrer en exploitation avant l’été; l’un des deux sera mis en vente à cette époque; le second, au printemps 2009. SeaFrance ne tient pas particulièrement à indiquer le prix d’achat. Il n’est pas à exclure que cela s’explique par une certaine courtoisie vis-à-vis du vendeur. Personne ne tient, en effet, à afficher une moins-value. Payable cash à la livraison, le nouveau navire sera financé par levier fiscal. En juillet dernier, « l’unique opérateur français sur le transmanche court » envisageait de faire construire un ferry neuf livrable en 2010.
M.N.