Le Qatar envisage de faire passer sa production de gaz naturel liquéfié de 31 Mt en 2007 à 77 Mt en 2010. C’est à ce titre que les projets Qatargas II, III et IV ont été lancés.
Le projet Qatargas II nécessite un investissement de 12 Md$ (8,17 Md€) et comprend deux trains de liquéfaction de gaz d’une capacité annuelle de 7,8 Mt chacun, alimenté à partir du gisement offshore de North Field. Le « Qatargas II train 4 », qui devait commencer à approvisionner la Grande-Bretagne cet hiver, est retardé à l’été 2008 en raison des tensions sur le marché de l’énergie. Il est détenu à 70 % par la société publique Qatar Petroleum et à 30 % par Exxon Mobil. À l’autre bout de la ligne, un terminal méthanier est en construction à South Hook dans le port de Milford Haven (Pays de Galles) avec les participations de Qatar Petroleum (67,5 %), d’Exxon-Mobil (24,15 %) et de Total (8,35 %).
Le « Qatargas II train 5 » va alimenter les marchés européen et nord-américain à partir de l’hiver 2008-2009.
Total, qui va acheter jusqu’à 5,2 Mt de gaz par an à Qatargas II, y a pris une participation de 16,7 % fin 2006. Les deux autres actionnaires sont Qatar Petroleum (65 %) et ExxonMobil (18,3 %).
Deux autres projets sont en cours pour le gaz destiné surtout aux États-Unis: Qatargas III en 2009 et Qatargas IV en 2010. Chacun produira environ 1,4 milliard de pieds cubes (39,64 Mm3) de gaz naturel par jour. Le contrat d’ingénierie, de fourniture et de construction, estimé à 34 Md$ (23,60 Md€) a été adjugé en 2006 à une co-entreprise entre Chiyoda Corp et Technip France. Il porte sur les installations à terre de deux grands trains de gaz d’une capacité annuelle unitaire de 7,8 Mt.
Qatargas III appartient à Qatar Petroleum (68,5 %), Conoco-Phillips (30 %) et Mitsui (1,5 %). Son financement sera assuré par 26 banques commerciales (plus de 2,8 Md$ ou 1,94 Md€), la Banque américaine export import et la Banque japonaise pour la coopération internationale.
Qatargas IV sera mis en œuvre par une co-entreprise entre Qatar Petroleum (70 %) et Shell (30 %). Son gaz est destiné à l’Est des États-Unis. À cet effet, Shell a conclu des accords avec la société Southern LNG and Elba Express Pipeline Company pour disposer d’une capacité supplémentaire au terminal méthanier de l’île d’Elbe et dans un nouveau gazoduc.