Ainsi, en 2008, les opérateurs paieront de 3 000 à 4 500 € le passage, soit une réduction de près de moitié par rapport au tarif moyen de 2007. Le péage au train, avec modulation en fonction de l’horaire de passage, et de la vitesse autorisée, remplace un péage à la tonne jugé "obsolète" par Eurotunnel.
Cette politique tarifaire va-t-elle permettre au ferroviaire de gagner des parts de marché sur le transport maritime? Les concurrents directs d’Eurotunnel sur la route Calais/Douvres, à savoir SeaFrance et P&O Ferries, seraient alors les premiers pénalisés. Et ce d’autant plus que les résultats des navettes fret sont déjà en hausse de 10 % sur les neuf premiers mois de l’année à 1,051 million d’unités.
Cela suffit-il à modifier les équilibres? Les bobines d’acier en provenance du continent par exemple, et destinées aux carrossiers automobiles du Royaume-Uni, figurent parmi les marchés de choix. José Bruwaert, responsable logistique livraisons d’ArcelorMittal Nord utilise déjà le train pour livrer Toyota Burnaston (Derbyshire). Mais il n’a pas l’intention d’aller plus loin. Le cabotage entre Dunkerque et les ports du sud du Royaume-Uni est passé de 153 000 t en 2006 à 180 000 t en 2007. Et il devrait encore croître en 2008, grâce à un report de la route à la mer.