Cette fois-ci, l’issue paraît inéluctable. Le dock flottant du port du Havre est remis en vente. L’opération est orchestrée par la DNID, la Direction nationale d’interventions domaniales. Programmée au 13 décembre, il ne s’agit pas d’une vente aux enchères traditionnelles, mais d’une cession sur appel d’offres. Les entreprises ont jusqu’au 12 décembre pour déposer leur proposition aux Domaines.
Ensuite, plusieurs cas de figure: aucune offre n’a été déposée, il faut tout reprendre; aucune offre ne correspond aux critères fixés par les Domaines et le port autonome, l’appel d’offres est alors déclaré infructueux; plusieurs offres sont jugées intéressantes par la Commission spéciale et cette dernière peut fournir un délai destiné à obtenir davantage d’informations; une seule offre est jugée intéressante, le soumissionnaire retenu l’emporte. "Quel que soit le résultat, explique-t-on à la direction du service des Domaines, ce n’est pas l’administration qui communiquera sur le nom du nouveau propriétaire ni sur le prix de la vente."
S’agissant d’une cession par appel d’offres, aucune mise à prix n’a été fixée par les Domaines.
C’est la deuxième fois que le dock flottant, cet outil portuaire unique en France avec ses dimensions hors normes (300 m de long, plus de 55 m de large) et ses capacités (deux grues de 845 t), est ainsi mis en vente. Fin 2005, le conseil d’administration du Port autonome du Havre avait décidé de le céder après la liquidation judiciaire de la Soreni, l’entreprise de réparation navale du Havre. Un appel d’offres international avait été lancé et plusieurs propositions avaient été adressées au port du Havre. Mais en pleine affaire du porte-avions Clemenceau, ramené en France pour être désamianté, l’État avait finalement demandé au port autonome de surseoir à la vente, le temps de mettre en œuvre une filière de démantèlement et de déconstruction des navires en fin de vie.
Au Havre, cette vente ne fait pas l’unanimité. Avec cette cession, le dock flottant risque de quitter son port d’attache depuis 25 ans – construit à Saint-Nazaire, il fut inauguré au Havre en 1981 par le Premier ministre de l’époque, Pierre Mauroy – et, d’autre part, sa vente intervient au moment où plusieurs entreprises havraises lancent un groupement d’intérêt économique (GIE) pour installer en zone portuaire un pôle de démantèlement des petits navires en fin de vie.