Les armements étrangers assurent actuellement 95 % du trafic maritime du pays, selon l’Association pakistanaise des agents maritimes (PSAA) citée par le quotidien Daily Times. Les principaux sont Mærsk Line, Hanjin Shipping, Malaysian Shipping, WOCL et APL. La compagnie publique Pakistan National Shipping Corporation (PNSC) ne dispose plus que de 12 à 15 vieux cargos, qui ont atteint l’âge de la démolition, contre environ 70 il y une trentaine d’années. Ses dirigeants, nommés par les gouvernements successifs, sont souvent d’anciens militaires manquant des connaissances techniques nécessaires au transport maritime. Les entrepreneurs civils se sont en effet désintéressés de ce secteur, qui ne bénéficie plus guère de prêts bancaires locaux alors qu’un navire coûte 30 à 40 M$ (43,84 à 58,46 M€). La PSAA évalue les recettes annuelles de fret à environ 12,5 Md$ (8,54 Md€) pour des échanges extérieurs estimés à 50 Md$ (34,18 Md€) par an, dont 30 Md$ (20,51 Md€) à l’exportation. Le pétrole brut constitue l’essentiel du fret maritime, mais PNSC ne peut satisfaire la demande.
La PSAA n’épargne pas non plus le chantier public Karachi Shipyard and Engineering Works, qui n’a livré que huit navires depuis sa création en 1960. Enfin, l’administration Karachi Port Trust dépense plus d’argent à construire des routes et des tunnels à l’extérieur du port qu’à en entretenir les quais.
La PNSC en bref
Lors de l’indépendance du Pakistan en 1947, le transport maritime était assuré par quelques entrepreneurs de la communauté parsi avec deux ou trois navires. La PNSC a été constituée en 1960. La flotte marchande, publique et privée, totalisait 90 navires en 1972, date de sa nationalisation complète. Aujourd’hui, elle assure 5 000 emplois directs et 10 000 indirects.